L’automne a mauvaise réputation. Comme saison, il annonce l’hiver. Comme métaphore, il préfigure la mort.
Pourtant, j’aime l’automne, ses couleurs, son odeur d’humus, sa fraîcheur reposante.
L’automne est connoté de mélancolie, de souvenirs enfuis, de temps compté. Le poème « Chanson d’automne » de Paul Verlaine l’explique d’une manière magistrale.
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure.
Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la Feuille morte.
Le poème parle donc de tristesse, de blessure, de vent mauvais, de feuille morte. Ce sont pourtant ses premiers vers qui furent choisis pour annoncer à un réseau de résistance, de manière cryptée, l’imminence du débarquement allié en Normandie, le 5 juin 1944 : une renaissance !
Je suis, moi aussi à l’automne de ma vie. Mais j’aime l’automne. J’aime l’odeur des plantes caressées par la pluie. J’aime le rougeoiement des feuilles. J’aime leur chute tout en douceur. J’aime le sol jonché de feuilles. Au fond, j’aime ma vie.