Plusieurs membres de mon équipe de Watford sont allés à Bangalore étudier les possibilités de sous-traitance de processus actuellement exécutés en Grande Bretagne.
Ce voyage d’études s’inscrivait dans un projet visant à identifier des tâches manuelles répétitives qui sont actuellement exécutées à Watford et qui pourraient être transférées à moindre coût à nos collègues indiens. L’idée est de maintenir le même nombre de salariés en Grande Bretagne malgré une croissance de 10% par an. Elle est aussi d’accroître la compétence du personnel dans le service aux clients et la maîtrise des risques.
La mission d’étude a été impressionnée par ce qu’elle a trouvé à Bangalore. Les collègues indiens travaillent dans des bureaux peut-être plus modernes et fonctionnels que ceux que nous occupons à Watford, malgré un loyer 80 fois inférieur. La plupart d’entre eux détiennent un double diplôme universitaire, en ingénierie et en finance. Le taux de chômage des jeunes diplômés est si élevé que même des emplois peu qualifiés sont fébrilement recherchés.
Nos collègues indiens utilisent tous les systèmes informatiques de l’entreprise et les maîtrisent dans le détail. Le temps d’apprentissage de nouveaux procès est minimal. Des contrôles de qualité sont systématiquement mis en place et appliqués rigoureusement. Nous découvrons que si nous pensions leur confier des tâches que l’on n’a pas pu encore informatiser, ils sont capables de prendre en charge des fonctions qualifiées.
Nos collègues indiens travaillent par équipes pour s’adapter aux fuseaux horaires de Tokyo, de Paris et de New York. Bien souvent, la journée s’achève pour eux lorsque toutes les tâches ont été menées à bien.
Nous touchons du doigt la réalité de la mondialisation. L’avance de l’occident en termes de technologie et d’organisation se réduit à grande vitesse. Mon équipe de Watford doit évoluer vers des fonctions à plus grande valeur ajoutée, exécutées dans une organisation de dimension internationale : même avec de la formation, tous en seront-ils capables ?
Illustration : pièce Disconnect de Anupama Chandrasekhar