Beatriz González au CAPC de Bordeaux

Le musée d’art contemporain de Bordeaux (CAPC) propose jusqu’au 15 février une rétrospective de l’œuvre de Beatriz González de 1965 à 2017.

Beatriz González est née à Bucaramanga, au centre-nord de la Colombie. Environ cent-cinquante de ses œuvres sont exposées.

Une partie de son travail consiste à s’inspirer de chefs d’œuvre de la peinture occidentale en peignant sur des supports tels que des tissus, des métaux ou des boiseries. Dans le principal espace de l’exposition, on trouve ainsi des objets qui rendent hommage aux travaux de Leonard de Vinci ou de Manet.

Une autre source d’inspiration est la presse colombienne. Beatriz González peint à sa façon des célébrités, gens de spectacle ou politiciens. Mais c’est surtout le drame quotidien de la violence qui l’émeut et anime sa peinture.

« C’est par hasard, dit le catalogue de l’exposition, le 29 juin 1965, qu’elle tombe en arrêt sur la photographie d’un couple tenant un bouquet de fleurs, légendée comme suit : « le double suicide du Sisga : Martinez choisit le jour de sa fête pour la tragédie ». Après avoir découpé la petite photo, l’artiste la punaise sur le mur de son atelier et commence à la peindre. Cette image en aplats colorés devient Los suicidas del Sisga ».

L’œuvre de González est ainsi intimement liée aux convulsions de son pays, à la douleur des gens qui perdent un proche dans un attentat, au déchirement de ceux qui sont déplacés au gré des épisodes de la guerre entre le gouvernement et la guérilla, à la terreur imposée par les narcotrafiquants. Une série de tableau montre des femmes, dont l’artiste elle-même, nue, pleurant le sort de leur pays.

Beatriz González apparait comme une artiste puissante et originale, travaillant sur une variété de supports. Mais elle aussi témoin de son temps, pour que l’on conserve mémoire des souffrances de son peuple.

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