Dans « jeune et jolie », François Ozon nous raconte l’histoire d’une lycéenne qui tente de se comprendre elle-même en scrutant le regard des hommes sur elle-même et sur son corps.
Des élèves du lycée Henri IV disent le poème de Rimbaud : « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans / un beau soir foin des bocks et de la limonade / des cafés tapageurs aux lustres éclatants ! / on va sous les tilleuls verts de la promenade. »
Été. Isabelle (Marine Wacth) fête en famille ses dix-sept ans sur la Côte d’Azur. Elle décide de perdre sa virginité entre les bras d’un bel Allemand, sur la plage. L’expérience est plutôt douloureuse, elle y assiste plus qu’elle n’y participe. Mais « c’est fait », raconte-t-elle à son petit frère, de retour à la maison après cette échappée clandestine.
Automne. Un homme aborde Isabelle et sa meilleure amie à la sortie du lycée et leur laisse son numéro de téléphone. Avide d’expériences, Isabelle prend contact, fait l’amour, se fait payer. Elle achète un second téléphone, devient « Léa », cherche des clients par Internet, les rencontre dans des hôtels ou des parkings. Elle aime le frisson de la prise de rendez-vous, le trajet en métro jusqu’au lieu convenu, la découverte d’un inconnu derrière une porte.
Hiver. Georges, un homme âgé habitué d’Isabelle, meurt dans ses bras terrassé d’une crise cardiaque. La police enquête. Sylvie (Géraldine Pailhas), la mère d’Isabelle, et Patrick (Frédéric Pierrot), son beau-père, découvrent effarés que leur fille est devenue « une pute ». Ils l’obligent à consulter un psychiatre (Serge Hefey). Isabelle tente de rentrer dans la normalité et de construire une relation de couple avec un camarade de classe, Alex.
Printemps. Isabelle rompt avec Alex, réactive son portable et reprend son pseudo de Léa. Mais c’est Alice (Charlotte Rampling), la femme de Georges, qu’elle rencontre, dans la chambre où son ancien client est mort. Isabelle porte la culpabilité du décès de cet homme. Alice ne la juge pas. Une autre période de sa vie peut s’ouvrir.
« Jeune et jolie » est un film captivant. Marine Wacth est fascinante, aussi bien par la beauté rayonnante que par son mystère, sans cesse sur la ligne de crête entre la fragilité et la dure obstination.