Big Eyes

Dans « Big Eyes » (2015), le réalisateur Tim Burton raconte l’usurpation par Walter Keane de l’œuvre de sa femme Margaret.

Lorsqu’en 1958 Margaret (Amy Adams) s’échappe avec sa petite fille d’un mari violent et s’installe à San Francisco, Walter Keane (Christoph Waltz) l’accueille avec générosité et lui propose de l’épouser. Walter est une personnalité extravertie et optimiste, un vendeur né. Si les paysages de rues de Paris qu’il prétend avoir peints ne rencontrent aucun succès, les portraits d’enfants aux grands yeux de son épouse suscitent l’intérêt.

Walter décèle la mine d’or que peuvent représenter les tableaux « Big Eyes » et se charge de leur promotion. Mais comme Margaret n’est à l’aise ni dans les cocktails, ni devant les écrans de télévision, la communication serait beaucoup plus directe et percutante si Walter se présentait comme l’auteur des toiles que Margaret, dans le secret de son atelier, produirait.

Christoph Waltz stars in BIG EYES

Margaret accepte cet arrangement, qui la met, elle et sa fille, à l’abri du besoin. Keane devient un phénomène médiatique, à l’égal d’Andy Warhol. Ses œuvres se déclinent en affiches, en cartes postales, en livres. L’imposteur s’est recréé un passé, une passion pour l’enfance malheureuse née pendant un séjour imaginaire dans le Berlin ravagé de 1945. Il a fabriqué un book de ses premiers dessins supposés. Sa réputation d’artiste génial est mondialement établie.

Mais Margaret souffre de plus en plus de cette situation dans laquelle elle doit mentir y compris à sa propre fille. Son divorce d’avec Walter ouvre un affrontement qui ira jusque devant les juges.

Le thème de « Big Eyes », l’imposture en art, est intéressant. Le film aurait pu être plus réussi qu’il ne l’est si les personnages avaient été traités dans leur complexité. Celui de Walter, drôle, enthousiaste, séducteur, cynique, est caricatural. Il est possible toutefois que, parce que les traits sont forcés, le souvenir s’imprègne plus fortement dans l’esprit du spectateur.

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