Il est peu de sites aussi chargés d’histoire que Carthage, à une vingtaine de kilomètres de Tunis. La flânerie y est particulièrement agréable.
Carthage a été fondée par les Phéniciens en 814 avant JC. Elle fut capitale d’un empire, l’empire punique, qui contrôla au temps de sa splendeur une grande partie de l’Afrique du nord, le sud de l’Espagne, la Sicile, la Sardaigne, Malte et les îles Baléares. Construite sur un promontoire péninsulaire, elle compta jusqu’à 400.000 habitants, une population énorme dans l’Antiquité.
Carthage fut détruite par Rome en 146 avant JC, puis reconstruite par l’Empereur Auguste qui en fit la capitale de la province romaine d’Afrique. Carthage fut ensuite administrée par les Vandales, les Byzantins, les Arabes, les Ottomans, les Français et la République tunisienne.
Il existe plusieurs sites archéologiques disséminés en différents points de la ville. De l’époque punique, il ne reste plus guère que les bassins des ports, en particulier un bassin circulaire avec une île en son milieu, qui avait une vocation militaire. Le musée de Carthage est situé à côté de l’ancienne basilique construite par le Cardinal Lavigerie, aujourd’hui transformée en centre culturel. Les thermes d’Antonin, le site le plus vaste, jouxtent le palais présidentiel.
Sur les hauteurs de Carthage se trouvent deux cimetières militaires, l’un américain, l’autre français (sur le territoire de la commune de Gammarth). Le cimetière français est particulièrement impressionnant, en raison de son site magnifique et par le grand nombre de tombeaux individuels (1.875). Sont enterrés ici des « poilus » de la première guerre mondiale venus de Tunisie combattre en Europe, ainsi que des soldats tombés pendant la campagne de Tunisie (novembre 1942 – mai 1943) contre l’armée allemande.
Carthage est emprunte d’histoire : l’histoire ancienne, façonnée par la légende ; et celle des deux derniers siècles, qui ont vu la colonisation, la guerre, l’indépendance.