L’affaire de Cat Bin Woman, la femme au chat mis à la poubelle, illustre la dérive possible des réseaux sociaux.
Mary Bale, 45 ans, vient d’être condamnée par un tribunal de Coventry à 250 livres sterling d’amende et à cinq ans d’interdiction de garder et de posséder des animaux. Dans un moment d’égarement, elle avait enfermé Lola, une chatte de quatre ans, dans la poubelle à roulettes de ses propriétaires. La Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals (RPSCA), l’équivalent de la Société Protectrice des Animaux, s’était portée partie civile.
Mary encourait jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 20.000 livres d’amende pour son délit. La juge a tenu compte de ce qu’elle souffrait de dépression, veillait son père en fin de vie et manifestait un clair remords pour son geste inexplicable.
Elle a aussi tenu compte de la diffamation dont Mary est victime. Reprenons le fil de l’histoire. Le lendemain suivant l’enfermement de Lola dans leur poubelle, ses propriétaires la secourent, alertés par ses cris. Afin de retrouver l’auteur du méfait, ils placent la vidéo de leur caméra de surveillance sur YouTube et Facebook. Mary, qui habite à quelques rues de leur domicile, est vite identifiée et convoquée par la RPSCA. Entre temps, la vidéo fait le tour du monde et suscite une avalanche de réactions indignées. Sur Facebook, un groupe « Death to Mary Bale » est constitué et préoccupe la police anglaise, qui craint pour la sécurité de Mary ; la direction de Facebook supprime ce groupe de son site.
Mary, une femme solitaire qui vient de perdre son père et son emploi est clairement du côté des plus faibles, ceux que la société doit protéger, comme elle le fait en protégeant les animaux d’actes de cruauté. Elle se trouve brutalement confrontée, sous les projecteurs, à une vague d’hostilité hors de proportion avec son geste.
L’usage de réseaux sociaux mondiaux par les propriétaires de Lola pour régler une affaire de quartier a produit un formidable pataquès et ruiné la vie d’une femme. Il nous faut décidément apprendre à nous servir de ces formidables moyens de communication, car ils peuvent bien vite se convertir en moyens de destruction.
Photo de Mary Bale au sortir du tribunal de Coventry, The Guardian
Bonjour Xavier!
Enfin mon premier commentaire sur votre blog !
Cet article me touche particulièrement pour 2 raisons :
la première, évidemment, est qu’il concerne un acte de maltraitance envers cette petite chatte ( j’imagine déjà ma petite Maly dans sa poubelle…)
la seconde, concerne la dérive de l’utilisation des réseaux sociaux. En effet je trouve que ce genre de faits divers n’a vraiment pas lieu d’être exposé sur facebook et encore moins sur you tube, l’impact sur la personne concernée étant trop important par rapport à l’acte en lui même.
Tous ça pour dire qu’internet peut être un formidable outil de recherche et d’échanges, mais il faut vraiment réfléchir à ce que l’on y trouve et surtout ce que l’on y met!