Le Poët Laval (Drôme)

Le Poët Laval, Château des Hospitaliers
Exposition "la couleur dans tous ses états"

Le Poët Laval est un village médiéval près de Dieulefit dans la Drôme provençale.

 Le village et son château, les Hospitaliers, était en ruines au début du vingtième siècle. Des travaux de restauration ont été menés pendant des dizaines d’années à l’initiative d’une association et par des particuliers qui ont aménagé des hôtels de charme et des ateliers d’artiste. Poët Laval fut aussi une place protestante : on y trouve un petit musée du protestantisme et le point de départ d’un sentier de randonnée qui mène en Suisse et en Allemagne, lieux d’exil des huguenots chassés par les dragonnades.

 Dans le château de Poët Laval se donne jusqu’au 11 septembre une magnifique exposition de Jacqueline Carron (travail sur les couleurs), Sabine Boisson (photographies) et Isabelle Jacquet (sculptures). Les œuvres sont mises en valeur par un éclairage judicieux dans de belles salles aux pierres apparentes.

Vieille rue au Poët Laval

 Dans le village, Naima Carbonare expose dans son atelier « l’Artisterie » des peintures-collages inspirées de la nature.

 Ce village est un hymne à la beauté.

 Photos « transhumances »

René Magritte, le principe de plaisir

 

La Tate Liverpool présente une exposition intitulée « René Magritte, the pleasure principle ».

 La Tate Liverpool et la Tate St Ives (en Cornouailles) sont des musées frères de la Tate Britain et de la Tate Modern de Londres. La Tate Liverpool a été ouverte en 1988 dans les anciens Docks Albert transformés en espace culturel avec le musée Beatles Story et le musée de la marine. Il présente des collections permanentes et des expositions temporaires, dont celle consacrée à Magritte jusqu’au 16 octobre.

 René Magritte (19898 – 1967) a été dans l’entre deux guerres proche du mouvement surréaliste marqué par les personnalités d’André Breton, Paul Eluard, Salvador Dali, Luis Buñuel ou Yves Tanguy. Ses créations font la part belle au rêve. Des objets y reviennent de manière obsessionnelle, comme le bilboquet ou le chapeau melon. Ils prennent la place des humains, se dédoublent, se désarticulent.

 Dans les amants, on ne trouve aucun de ces artifices, simplement deux visages essayant de se toucher malgré la fine épaisseur des cagoules qui les séparent. Une magnifique image de l’incommunication.

 Illustration tirée de The Guardian : les amants, René Magritte 1928.

Paul Trevor photographie Liverpool

La Walker Art Gallery de Liverpool présente une exposition de photographies de Paul Trevor intitulée « comme si tu n’étais jamais parti » (like you’ve never been away).

 Paul Trevor, âgé alors de 27 ans, a séjourné six mois à Liverpool en 1975 dans le cadre d’un projet consistant à documenter des quartiers défavorisés de Grande Bretagne et la manière dont les gens réagissaient. Ses photos, prises principalement dans les quartiers d’Everton et de Toxteth, mettent principalement en scène des enfants, chez eux ou dans la rue ou les terrains vagues.

 n 2011, il revient à Liverpool pour comprendre ce que les enfants qu’il avait photographiés sont devenus et, maintenant qu’ils ont la quarantaine, les photographier de nouveau. L’exposition au Walker est un moment de ce projet. Un livre magnifique a été édité, « Paul Trevor, like you’ve never been away », The Bluecoat Press. Ce qui frappe, c’est l’extraordinaire vitalité des enfants, leur capacité à générer de la joie dans un environnement complètement sordide. Les clichés sont esthétiquement beaux, mais constituent aussi un hymne à Liverpool, une métropole énergique ouverte sur le monde.

 Depuis trente-cinq ans, les quartiers ont été rénovés, mais la population en est à sa troisième génération de chômage et le désespoir, presque absent des clichés de 1975, est peut-être plus prégnant. Le projet auquel travaille Paul Trevor sera sans doute révélateur de l’évolution des banlieues entre la misère noire d’autrefois tempérée par l’espoir d’un monde meilleur et un cadre de vie plus décent mais peut-être sans âme.

 Couverture du livre de Paul Trevor : High Heights, Haigh Street, Everton, Liverpool 3, 1975.

Trésors du Paradis

Le British Museum présente jusqu’au 9 octobre une exposition intitulée : Trésors du Paradis, saints, reliques et dévotion dans l’Europe médiévale.

 Jérusalem, Compostelle, Rocamadour, Cologne, Cantorbéry… Le Moyen Âge a été traversé par une ferveur religieuse qui, à partir de la découverte de la croix du Christ par Sainte Hélène, la mère de l’empereur Constantin, s’est appuyée sur des objets intimement associés à la vie des saints qui ont sublimé cette ferveur. L’exemple le plus étonnant de cette sacralisation des objets est un morceau du cordon ombilical de Marie à Jésus exposé dans un joli reliquaire appartenant au Musée de Cluny à Paris.

 La ferveur religieuse se transforme en émotion artistique. Les objets présentés par l’exposition, le plus souvent en métaux précieux forgés et sertis de pierreries, constituent de véritables trésors, magnifiquement mis en valeur par un éclairage savamment étudié.

 L’acquisition des reliques, la construction de sanctuaires pour les accueillir et l’organisation des pèlerinages représentaient un enjeu économique important. Pour acquérir la Couronne d’Epines, Saint Louis dépensa l’équivalent de la moitié du budget annuel du royaume et fit construire un écrin de verre, la Sainte Chapelle. En Grande Bretagne, les reliques de Saint Cuthbert à Durham et de Saint Thomas Beckett à Cantorbéry attiraient des foules immenses et polarisaient une part importante de la richesse produite.

 L’exposition rappelle l’extraordinaire voyage mondial des reliques de Sainte Thérèse de Lisieux, que nous avions croisé à Tolède il y a quelques années et qui est aussi passé par Londres. Le besoin de vénérer le souvenir de célébrités, religieuses ou profanes, prend des formes diverses aujourd’hui mais reste bien vivant.

 Illustration : British Museum.