L’Arnacoeur, film de Pascal Chaumeil, est une comédie divertissante sur une trame originale.
J’avoue avoir eu du mal à me laisser faire par l’Arnacoeur. Le personnage central, Alex (Romain Duris), est vraiment trop immoral. Il a fait de la destruction des couples un business. Certes, il prétend que sa déontologie ne lui permet de s’attaquer qu’à des couples dans lesquels la femme est manifestement malheureuse : il ne fait finalement que les délivrer d’un mari ou d’un compagnon pas taillé pour elles ! Mais associé à sa sœur et son beau-frère, tous les moyens classiques du contre-espionnage sont bons pour réussir une arnaque sentimentale : écoutes, agressions, déguisements, détournement du courrier.
Il m’a toutefois fallu reconnaître bien vite que le thème est original et qu’il est traité avec doigté. La nouvelle mission d’Alex est de briser le projet de mariage de Juliette (Vanessa Paradis) avec Jonathan, un bel américain gentil et amoureux. Au culot, Alex va s’imposer dans le rôle de garde du corps de la jolie fiancée. Le garde du corps imaginaire finira par tomber amoureux pour de bon de sa supposée protégée.
Il y a dans le film de délicates réminiscences de James Bond, tels l’attirail technologique des associés d’Alex et, du côté des méchants, une brute aussi gigantesque que stupide. Mais elles sont placées dans un contexte franchement loufoque qui ne tombe jamais dans le vulgaire.
Un bon moment de cinéma est l’escapade d’Alex et Juliette la nuit précédant le mariage de celle-ci. Sur la piste d’un restaurant désert, ils dansent une scène de Dirty Dancing et se découvrent l’un l’autre comme un couple. C’est magnifiquement chorégraphié, sensuel, plein de l’intensité d’une rencontre déjà spirituelle parce que pleinement charnelle.
Photo du film l’Arnacoeur.