Une journée dans la vie d’Ivan Denissovitch

« Une journée dans la vie d’Ivan Denissovitch » a été écrit par Alexandre Soljenitsyne en 1959 et publié en URSS en 1962 dans le cadre de la politique de déstalinisation.

Ivan Denissovitch Choukhov est un paysan russe, mobilisé en 1941, capturé par les Allemands, évadé, condamné à 10 ans de camp pour espionnage. « D’après son dossier, Choukhov est au camp pour trahison de la patrie. Il a fait tous les aveux qu’il fallait : il s’est rendu aux Allemands parce qu’il avait envie de trahir l’Union soviétique, et il s’est, soi-disant, évadé parce qu’il avait reçu une mission de renseignement de l’ennemi. » Continuer la lecture de « Une journée dans la vie d’Ivan Denissovitch »

Tsunami

Tsunami, roman de Marc Dugain (Albin Michel, 2023), se présente comme le journal intime d’un président récemment élu que des révélations sur sa vie personnelle et l’hostilité de l’opinion à l’égard des réformes qu’il promeut menacent d’un tsunami médiatique qui le contraindrait à la démission.

Cet homme a fait très tôt fortune à la tête d’une start-up qu’il a revendue à un géant américain du numérique. Par manque de projet, et aussi par crainte de l’arrivée au pouvoir des populistes à la suite du mandat écourté du dernier président de la République, il se porte candidat. À la surprise générale, il est élu. Sa proposition d’un revenu universel minimum digital a convaincu des jeunes de voter pour lui. En sous-main, les Gafam ont promu sur les réseaux sociaux l’expression d’opinions favorables à sa candidature et plombé les autres. Continuer la lecture de « Tsunami »

La tisseuse d’Ao Po’i

Dans son roman « la tisseuse d’Ao Po’i » (Éditions Temporis, 2023), Jean-Christophe Potton prête sa plume à une visiteuse de prison qui rencontre à Fleury-Mérogis des femmes sud-américaines incarcérées pour avoir convoyé de la drogue entre leur pays et la France.

 C’est donc Mireille Ménin, assistante maternelle retraitée, qui s’exprime à la première personne. Pendant quelques mois, elle a rencontré chaque jeudi au parloir une jeune Amérindienne guaranie de Bolivie, Esperanza Brunet. Celle-ci lui a raconté sa vie, la misère, l’enfant qu’elle a eu lorsqu’elle avait quinze ans, le mariage avec un homme violent, la séparation. Elle lui a dit sa passion pour l’Ao Po’i, technique traditionnelle de tissage et de broderie pour le coton. Continuer la lecture de « La tisseuse d’Ao Po’i »

Le pain perdu

Edith Bruck a publié son autobiographie  “il pane perduto” (le pain perdu) en 2021, à l’âge de 90 ans. Elle y raconte sa vie d’enfant juive dans un village hongrois, sa déportation, sa tentative pour vivre en Israël, son choix de l’Italie comme pays d’adoption, et tout au long de ces années, une interrogation lancinante sur ce Dieu que priait sa mère et qui laissa son peuple tomber en enfer.

Bruck, pseudonyme d’Edith Steinschreiber, était le nom de son second mari, épousé puis rapidement divorcé pour éviter le service militaire en Israël. « Je ne supporte pas le dortoir et les ordres. Non, non et non », écrit-elle. Et encore : « Je ne vais bien nulle part, mais je n’obéis à personne. » Continuer la lecture de « Le pain perdu »