Pédagogie de l’opprimé

 Dans « pédagogie de l’opprimé » (Pedagogia do oprimido, 1968), Paulo Freire (1921-1997) exprime sa conception de la pédagogie comme instrument de libération : « personne n’éduque personne, personne ne s’éduque soi-même, les hommes s’éduquent entre eux, par la médiation du monde ».

 J’ai ressenti le besoin de lire l’œuvre-clé de Paulo Freire après avoir refermé le témoignage de « Cannelle et Piment ». Il explique comment un groupe de femmes de Vaulx en Velin, inspiré par le pédagogue brésilien, ont pris leur destin en main et sont devenues ensemble traiteurs en mets exotiques. Continuer la lecture de « Pédagogie de l’opprimé »

Le train des enfants

« Il treno dei bambini », roman de Viola Ardone (2019, « le train des enfants » dans la traduction française) est un roman poignant sur le destin et l’amour filial.

 Comme dans « l’amie prodigieuse » d’Elena Ferrante, il est question dans « le train des enfants » des quartiers populaires de Naples et de chaussures. « Ma maman devant et moi derrière, dit Amerigo Speranza, 7 ans, un jour de novembre 1946. Dans les ruelles des Quartiers espagnols ma maman marche vite : pour chacun de ses pas, un pas pour moi. Je regarde les chaussures des gens. » Les chaussures sont, pour ce petit enfant, ce qui distingue un riche d’un miséreux. Lui n’a jamais eu droit qu’à des chaussures usagées et trouées, faites aux pieds d’autres personnes, qui lui font mal. Continuer la lecture de « Le train des enfants »

Flaubert

Nous célébrons cette année le bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert. J’ai lu à cette occasion sa biographie publiée par Michel Winock en 2013.

 L’homme Flaubert ne m’est pas sympathique. Son pessimisme sur la condition humaine, son dégoût de la vie, son permanent sentiment d’ennui, son allergie à la loi du nombre et au suffrage universel, son refus de construire une vie de famille me prennent à rebrousse-poil. Continuer la lecture de « Flaubert »

The Nickel Boys

« The Nickel Boys », roman de Colson Whitehead récompensé par le prix Pulitzer en 2020, raconte l’histoire de deux adolescents noirs placés dans une maison de redressement cauchemardesque en Floride dans les années 1960.

Le roman s’inspire de la Dozier School for Boys de Marianna en Floride. Il y a quelques années, après la fermeture de l’école, on découvrit un cimetière clandestin et, dans le charnier, les corps de dizaines d’enfants qui avaient succombé sous les mauvais traitements. Cette découverte libéra la parole de dizaines de survivants. Continuer la lecture de « The Nickel Boys »