DSK, 365 jours

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En 2006, Dominique Strauss Kahn publiait « 365 jours » (Grasset), sa chronique de l’actualité française, européenne et mondiale de mars 2005 à mars 2006, afin que les électeurs sachent comment il y aurait réagi aux événements s’il avait été le Président de la République qu’il avait alors l’ambition de devenir. Voici la note de lecture que j’ai rédigée en août 2006.

« Son livre m’agace. Je suis trop d’accord avec lui, si je retranche ses jugements flatteurs sur  Jean-Paul II et sur Ariel Sharon. Nous sommes du même âge. Nous partageons un prénom rare (Gaston !). Nous sommes passionnés de langues, et il apprend l’arabe. Je suis jaloux : sa  vie est incomparablement plus intense que la mienne, et comble d’agacement, je sais qu’il a mérité sa vie intense. Je ne suis pas dupe des vices des hommes politiques, vanité, magouille, trahison, parfois complaisance ou corruption. Mais ils acceptent de prendre et de donner beaucoup plus de coups que je n’en supporterais personnellement. Strauss-Kahn porte à un haut niveau la résilience, cette capacité à rebondir que j’admire chez les politiques. Au lendemain de la triste défaite du « oui » à la Constitution Européenne, il était déjà entièrement concentré sur la recherche de moyens pour remettre l’Europe en route.

DSK croit en la politique. Elu de Sarcelles, il rencontre ses concitoyens, console les victimes, descend manifester. Il célèbre des anniversaires aussi méconnus que l’unité socialiste de 1905. Il participe à l’étranger à des conférences et des colloques, rencontre des dirigeants.  Il brosse un portrait gentiment manichéen de la vie politique française, le courage et l’élan sous Jospin, l’enlisement et l’improvisation sous Raffarin et Villepin, quitte à omettre de se prononcer sur les trente-cinq heures.

Il croit dans la force des idées, et fait travailler toute une équipe sur la production d’un programme. Parmi les idées les plus originales, on peut citer la garantie permanente d’activité sous forme d’emploi ou de formation, le crédit de formation initiale de 20 ans utilisable tout au long de la vie, l’incitation fiscale au recrutement de salariés venus de zones défavorisées, le droit de vote des immigrés dès lors qu’ils satisfont aux critères de la naturalisation, la création de « nouvelles villes », l’institution en France et à l’ONU d’une Cour de Justice de l’environnement.

Décidément, je suis d’accord. D’accord, agacé et séduit. »

Ces notes ont été rédigées quelques mois avant que, en novembre 2006, DSK perdît la primaire socialiste pour l’élection présidentielle.

Photo The Guardian.

DSK au FMI

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Le Seuil publie un livre de Stéphanie Antoine, journaliste à France 24 : « DSK au FMI, Enquête sur une renaissance » (février 2011). Un livre utile à quelques mois, ou semaines, de la possible candidature de Dominique Strauss Kahn à l’élection présidentielle française.

« Etes-vous toujours de gauche ? » demande au directeur général du FMI le modérateur d’un débat à Genève le 8 décembre 2010. « J’ai réussi certaines choses, d’autres non, j’essaye de contribuer à mettre en œuvre un système efficace qui produise, car si on ne produit pas, il n’y a rien à partager. Il faut lutter jour après jour pour corriger les inégalités et faire en sorte que le résultat de son action ne soit pas seulement l’enrichissement de la collectivité pour elle-même, mais la réalisation de chacun en termes d’éducation, de santé. Un programme que vous pouvez mettre en œuvre en tant que maire d’une ville ou comme directeur général du FMI ». « Ou comme président de la République française », commente Stéphanie Antoine.

Telle est la conclusion de l’enquête de la journaliste sur Dominique Strauss Kahn ces quatre dernières années. On le voit, après la démission de Rodrigo Rato, précédent directeur général du FMI, mobiliser ses réseaux avec l’aide du premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker et « oublier » de consulter les Britanniques, qu’il devine hostiles, sur sa candidature. Une fois installé à Washington il découvre une institution surdimensionnée par rapport à ses ressources et honnie par une partie de l’opinion mondiale, particulièrement dans les pays asiatiques. Il réduit les coûts, supprime 400 postes et investit dans la communication, interne et externe.

Au début 2008, alors que la crise des subprimes a commencé, il affiche son pessimisme. A rebours de l’orthodoxie du FMI, il appelle les Etats à soutenir la conjoncture par la dépense publique. Il place d’emblée l’institution qu’il dirige au cœur de la réaction contre la crise. Son rôle central est confirmé au sommet du G20 à Londres en avril 2009 : ses ressources passent de 250 a 750 milliards de dollars, à quoi s’ajoutent 250 milliards de « droits de tirage spéciaux » (droits d’emprunter dans panier de monnaies au taux d’intérêt pondéré de ces monnaies).

Strauss-Kahn obtient que le FMI vende une partie de son stock d’or, et qu’une partie du produit de la vente serve à consentir des prêts à taux zéro aux pays les plus pauvres. Il obtient aussi la mise en place de prêts sans conditions à des Etats « préqualifiés » selon le critère de leur bonne gestion, alors que la règle d’or du FMI était la conditionnalité de ses financements.

Le FMI a regagné en quelques années, en vertu de la crise mais aussi sous l’action de son directeur général, une crédibilité telle que son intervention est réclamée par les Etats Européens pour le sauvetage des pays en crise de la zone Euro, Grèce, puis Irlande et maintenant Portugal.

« Les pays qui vont bien, les peuples qui avancent le plus vite, même s’ils sont partis de loin, sont ceux que l’action des gouvernants et le discours des élites ont cherché à placer au cœur du débat mondial », dit DSK. Ceux qui vont le plus mal sont ceux dont les élites intellectuelles, politiques, syndicales, patronales s’enferment dans les vieux modèles et se replient sur elles-mêmes. Ce que j’ai appris, c’est que l’économie est bel et bien mondialisée et qu’il n’y a pas de solution nationale. J’en étais convaincu de façon abstraite et théorique, maintenant je l’observe tous les jours. L’ambition que doit avoir la pensée politique de gauche est d’instituer un espace politique à l’échelle de l’économie ».

On se prend à rêver. Et si le prochain président de la République mettait au cœur de son action et de son discours l’adaptation de notre société a une économie ouverte au lieu de stigmatiser des minorités et d’ériger des barrières ? Et si le prochain président de la République travaillait modestement, au jour le jour, et tenait suffisamment bien le cap pour pouvoir négocier ?

Photo FMI : Dominique Strauss-Kahn.

Le Cimetière de Prague

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Le Cimetière de Prague d’Umberto Eco (Il Cimitero di Praga, Romanzo Bompiani, 2010), nous fait assister à la genèse, dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle à Paris, de l’idée d’une « solution finale » à la « question juive ».

Des rabbins représentant les douze tribus d’Israël se rassemblent à la tombée de la nuit dans le cadre extravagant du cimetière juif de Prague. Ils mettent au point le plan par lequel ils entendent assujettir le monde entier en mettant la main sur la finance, l’éducation, les journaux et tous les lieux de pouvoir. Un témoin établit des procès verbaux de leurs délibérations, qu’il classifie et ordonne : des protocoles. Leur recueil est publié en 1905 en Russie sous le nom des « Protocoles des Sages de Sion ». En 1921, le London Times établira qu’il s’agit d’un faux, ce qui n’empêchera pas la publication de nouvelles éditions « authentiques » en de multiples langues. Hitler écrira dans Mein Kampf : « lorsque ce livre deviendra patrimoine commun de tout le peuple, on pourra considérer le péril juif comme éliminé ».

Comment cette invraisemblable fable a-t-il pu voir le jour ? Umberto Eco nous raconte l’histoire de l’Europe et de la France au dix-neuvième siècle, et en particulier la montée de l’anti-judaïsme et de l’anti-maçonnisme. Il nous prévient que les acteurs de cette histoire ont réellement existé et qu’ils ont effectivement fait et dit ce que le roman relate. La fiction se concentre sur un personnage, le Capitaine Simone Simonini, né à Turin d’une famille catholique et anti-sémite, éduqué par un précepteur jésuite. Agé de 77 ans en 1897, il rédige son journal et raconte son existence peu banale.

De son éducation jésuite, le Capitaine a gardé le goût des complots, le sens de la duplicité et de la manipulation, la primauté de la fin sur les moyens. De sa première expérience professionnelle auprès d’un notaire turinois véreux, il a conservé un talent inimitable pour produire de faux documents. Inhibé en présence des femmes, il aime la bonne chère et adore l’argent.

Ses talents de faussaire le font repérer par les services secrets du Roi du Piémont. A leur service, il infiltre les Carbonari, puis les Garibaldiens pendant la marche des « Mille » en Sicile. Devenu encombrant, il s’exile à Paris et collabore avec les services secrets de l’Empereur Napoléon III puis, après la défaite de 1870 et le massacre des Communards, ceux de la Troisième République. Il n’hésite pas à fomenter de faux attentats et à faire envoyer ses amis conjurés à la mort ou au bagne. C’est d’ailleurs une caractéristique de Simonini : il n’hésite pas à tuer ceux qui peuvent représenter un danger pour lui, quitte à déposer leur corps dans les égouts qui circulent sous son immeuble au Quartier Latin.

Pour Simonini, l’antisémitisme n’est pas seulement une haine ancienne, c’est une bonne affaire. Il gagnera beaucoup d’argent en fabriquant le faux bordereau qui accusera Alfred Dreyfus. Apres avoir enfourché le cheval de bataille de la dénonciation d’un complot mondial des Francs-maçons, il s’inspire de livres déjà publiés pour révéler au public un complot plus ambitieux encore, celui des Juifs. Le fonds de commerce potentiel est immense : les Catholiques s’en prennent au peuple déicide ; les socialistes à la finance juive. A Paris, la Libre Parole de Drumont en appelle déjà à une « solution finale ».

Simonini accumule les matériaux des Protocoles peu à peu, au long de dizaines d’années. Il avait d’abord imaginé le décor du cimetière de Prague pour un complot des Jésuites ; aux Francs Maçons, il impute les rites diaboliques ; à la presse catholique, il emprunte l’idée d’une conspiration mondiale pour imposer le pouvoir juif. En novembre 1898, il remet aux services secrets russes le document « authentique » qui deviendra l’une des plus grandes falsifications de l’histoire, avec de terribles conséquences.

On retrouve dans Le Cimetière de Prague le faisceau mêlé de faits historiques et de complots fantasmés qui avait fait le succès du Pendule de Foucault. Le drame du Cimetière de Prague, c’est que le complot nourri au dix-neuvième siècle par des esprits malades et des affairistes s’est transformé au vingtième siècle en Auschwitz et Treblinka.

Que faut-il chercher en hiver ?

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« Que faut-il chercher en hiver : mémoires en cécité » (What to look for in winter : a memoir in blindness, Jonathan Cape, 2010) est le récit autobiographique bouleversant que livre l’écrivaine Candia McWilliam alors qu’elle est frappée par une forme rare de cécité.

Née en 1955, Candia McWilliam a publié plusieurs romans. Elle a écrit ce livre de mémoires après 15 ans de stérilité littéraire et une suite d’épreuves qui auraient pu la tuer. Elle dit d’elle-même : « je mesure un mètre quatre vingt trois et j’ai peur des gens petits. Je suis Ecossaise. Je suis alcoolique. Il n’y a rien de mal dans mes yeux. Je suis aveugle. Je ne sais pas me mettre en colère bien qu’on m’y aide. J’ai l’air d’une femme mariée et je suis seule. »

Ecorchée vive

Petite fille, Candia subit le choc du suicide de sa mère. Son père se remarie avec une hollandaise, mais elle se glisse dans une autre famille, une famille nombreuse dont la maison de vacances se situe dans l’île de Colonsay, l’une des Hébrides. Elle mène à Cambridge des études brillantes. Elle épouse un aristocrate dont elle a deux enfants. Elle en divorce après quelques années et épouse un professeur d’Oxford, un Pakistanais d’origine Parsi, dont elle a un enfant. Elle quitte son mari après une quinzaine d’années de vie commune et une coexistence difficile avec sa belle-famille, en particulier sa belle-mère.

Après cette séparation, elle sombre dans l’alcoolisme et échappe de peu à la mort grâce à une impitoyable cure de désintoxication et à sa participation aux Alcooliques Anonymes. Elle contracte alors une maladie rare, le blépharospasme ou cécité fonctionnelle : les yeux voient, mais le cerveau ordonne aux paupières de rester closes. Elle se trouve alors privée de sa grande passion, la lecture, même si elle écoute des livres enregistrés, en particulier « A la recherche du temps perdu » de Proust. Sa santé est fragile. Elle fait de longs séjours à l’hôpital pour une fracture, pour une syncope et pour une septicémie. Elle se soumet aussi à une opération qui consiste à prélever des tendons de la jambe pour soulever les paupières.

Le récit de Candia McWilliam est celui d’une écorchée vive. « Le sentiment de ne pas être aimée et de ne pas appartenir est le plus précoce que j’aie eu. Je suppose que ma mère l’a senti et que je l’ai bu. »

Alcool

Son récit de l’alcoolisme est poignant. « Lorsque j’étais seule (après la séparation de son second mari), je ne faisais que boire et je buvais tout ce qui me tombait sous la main. Cela incluait des nettoyants de ménage, du désinfectant, une substance qui assouplit le linge mais n’est pas agréable à boire. Je m’arrangeais pour être seule le plus souvent possible car j’avais tellement honte. L’alcool transforme complètement un caractère. Très brièvement, il me donnait une fenêtre de beauté et de connection avec cette beauté, et alors je pouvais voir la nature, les gens, les enfants, tout cela comme grandi dans son éclat.

Candia cite William James dans « The varieties of religious experience » : « la sobriété diminue, discrimine et dit non ; l’ébriété élargit, unit et dit oui. C’est en fait le grand excitant de la faculté du « oui » chez l’homme. Il conduit son adepte de la froide périphérie des choses à leur cœur rayonnant. »

« Les règles selon lesquelles l’alcool vous fait vivre sont les instructions pour vivre comme si vous étiez mort. L’alcool vous dit de ne pas répondre au téléphone, de ne pas ouvrir la porte, de ne pas ouvrir les rideaux, de ne pas manger, de ne pas vous laver, de ne pas nettoyer votre environnement et de recouvrir les miroirs comme pour un décès. L’alcool vous dit de vous habiller en noir et de ne pas vous laver les dents parce que votre brosse à dents vous fait vomir. L’alcool vous dit que vous avez besoin d’une boisson à quatre heures du matin. Il vous dit ensuite que vous avez besoin de dégurgiter cette boisson pour faire de la place à la boisson suivante. Vous lui obéissez et vous vomissez du sang. A la fin, vos oreillers, votre nez, vos yeux et votre bouche dégoulinent de sang. Vous chiez le sang. Vous pissez le sang. »

Espérer

Candia porte un regard cruel sur elle-même : « Je me suis arrangée, et c’est presque une réussite, pour me vider de ma propre vie jusqu’à en faire une cellule. Non le studio calme de Saint Jérôme, mais une prison (…) Je pense que j’ai fait cela d’abord avec la boisson, puis, après cela avec un bon coup de désinfectant à haute pression : la honte. Et ensuite je suis devenue aveugle. Il n’est pas facile d’oublier comment vivre. Je l’ai fait. Se relever n’est pas facile. J’essaie maintenant, mais les tours que fait le manège sont de plus en plus rapides. »

On pourrait penser que l’auteur est désespérée, mais elle affirme qu’elle ne l’est pas. Si elle s’est mise à boire, c’est qu’elle était triste, pas désespérée. Le désespoir n’était pas la cause de l’alcoolisme, même si l’alcoolisme génère du désespoir.

Aimer

De fait, on est frappé à la lecture du livre par le nombre d’amis sincères que Candia s’est créés au long de sa vie, par l’amour qu’elle donne à ses proches, y compris aux nouvelles épouses de ses maris et par l’amour qu’elle en reçoit. Elle apparaît comme une personne incapable d’amour pour soi, mais débordante d’amour pour le monde qui l’entoure. Je voudrais l’illustrer par une page dans laquelle elle raconte un séjour à l’hôpital. Cette scène me touche car j’ai vécu une telle expérience d’improbable communauté à l’hôpital Saint Antoine à Paris en 1982.

« La salle était pleine. Il n’y avait que des femmes, six en tout. Nous aurions pu être les actrices d’un soap opéra, tant nous remplissions nettement tous les rôles. Les deux plus jeunes étaient particulièrement gentilles. Chacune d’elles était gravement malade. L’une était une blonde pétard dont l’amant s’était suicidé exactement un an auparavant et qui ressentait par moments des douleurs inexplicables et insupportables. L’autre était une jeune maman dont l’hépatite rendait la peau d’un jaune de vaseline sous sa chevelure noire. Elle avait une poitrine convenable, de jolies chevilles et de jolis poignets. Toute sa famille, maman, papa, mari et deux petits garçons coiffés au carré venaient voir la télé avec elle pendant les soirées.

Il y avait une autre personne, légèrement secouée comme moi, une femme artiste et spirituelle qui élevait elle-même son jeune petit fils et dont l’ex-mari était en train de mourir lentement dans une hospice proche de l’hôpital. Il y avait la gentille veuve de Chelsea qui avait peur de rentrer à la maison et dont la coquetterie consistait à se peigner. A tout instant, la coiffure de Betty était parfaite.

Et dans le coin, il y avait Ethel. Ethel était très vieille et terrifiée. Elle geignait comme un chien et grognait horriblement et régulièrement. Elle puait la merde quand ses draps n’étaient pas changés car elle avait une mauvaise diarrhée.

A peu près le cinquième jour de mon hospitalisation, la jeune femme brune reçut un message de son mari, qui travaillait sur un chantier de bois. Une charge était tombée sur lui. Il était à l’hôpital avec le crâne fracassé. Elle se glissa hors de notre hôpital, manteau au dessus de la robe de nuit, et alla le voir dans son hôpital (…) « Je lui ai donné un morceau de mon esprit », dit-elle. Heureux homme. C’était une fille intelligente. Elle était ce que les tabloïds appellent « une battante ». Les choses étaient claires dans sa tête. Elle était affectionnée, brusque, tendre, directe. »

Que faut-il chercher en hiver ? Ce livre semble une description de l’enfer sur la terre. On s’attend à succomber sous les malheurs du monde. Pourtant, Candia McWilliam porte sur le monde, à l’exception d’elle-même, un regard émerveillé. Son livre est triste, mais ce n’est pas un livre désespéré. Lorsqu’il l’a refermé, le lecteur croit un peu plus à la vie, quoi qu’il en semble et quoi qu’il en coûte.

Photo The Guardian : Candia Mc William