Concert à Kings Place

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Kings Place, un building ultramoderne dans le quartier de la gare de Kings Cross à Londres, est devenu un haut lieu culturel.

Kings Place est un building de verre et d’acier. Au rez-de chaussée, un bar et des salles louées pour des événements donnent sur un canal où sont stationnés des bateaux de tourisme étroits, de ceux que les retraités anglais affectionnent. Les étages supérieurs sont occupés par le siège du journal The Guardian. Des escalators mènent en contrebas à une salle d’exposition et à un auditorium.

Nous venons en ce dimanche soir assister à un concert du Carducci Quarter : Joseph Haydn (1769), Felix Mendelssohn (1847), Philip Glass (1985).

Le Quatuor à cordes Mishima de l’Américain Philip Glass est pour moi une révélation. J’y trouve une émotion analogue à celle éprouvée en écoutant la musique de Ludovico Einaudi, si fidèle aux classiques mais aux sonorités si modernes.

Photo : Kings Place. 

Festival de musique de Lacanau

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La seconde édition du Festival de Musique de Lacanau, « Musical’Océan », propose trois concerts dans la salle L’Escoure de Lacanau-Océan les 25, 26 et 28 août.

Le premier concert, le 25 août, nous a offert une magnifique surprise. Intitulé Vent d’Est, il était principalement consacré à des compositions de Mathieu Névéol, 29 ans, inspirées des musiques populaires de Roumanie et d’autres pays d’Europe Centrale.

Violoniste virtuose, Mathieu Névéol a constitué Nomad’Lib un groupe composé d’un accordéon, d’une contrebasse et d’une guitare. S’y était joint pour la soirée le violoncelliste François Salque. La réunion de tels instruments est peu commune. Elle plonge cette musique à la fois dans la grande tradition baroque et dans la culture populaire.

« Playera », une composition de Pablo de Sarasate, un basque d’Espagne, associait violon, accordéon et contrebasse. L’émotion était intense. Mathieu Névéol présenta le premier mouvement de son œuvre « Ripple Marks », du nom des vaguelettes de sable laissées par l’Océan à marée descendante sur les plages du littoral Atlantique.

D’autres surprises nous attendaient en cette soirée magnifique : l’excellente acoustique de la salle L’Escoure ; la visite à l’entracte de l’exposition du sculpteur François Didier ; le cocktail offert à la fin du spectacle par une pâtissière qui s’installera à Lacanau cet automne.

Illustration de « www.musicalocean.com »

BBC Proms

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Les concerts promenade de la BBC (BBC Proms) constituent un événement majeur de la vie culturelle et artistique de Londres pendant l’été.

Les BBC Proms sont un signe de l’enracinement de la musique dans la culture anglaise et de sa vitalité. Il s’agit d’offrir pendant l’été des concerts auxquels les gens peuvent aller décontractés en sortant du travail ou après s’être promenés au parc en famille. Les Concerts Promenade Henry Moore (« Proms ») en sont à leur cent seizième saison. Cette année, outre de multiples manifestations à Londres et dans d’autres villes, 76 concerts sont organisés Royal Albert Hall, une gigantesque structure circulaire en briques surmontée d’une coupole en acier, capable d’accueillir des milliers de spectateurs. Les concerts sont souvent radiodiffusés en direct sur Radio BBC 3 ou télévisés sur BBC 4, et disponibles pendant sept jours sur www.bbc.co.uk/iplayer.

Le Royal Albert Hall comporte deux contingents de places debout, dans une galerie au-dessus du cercle supérieur des places assises et dans « l’arène », un espace vide immédiatement sous la scène.  Les spectateurs debout semblent participer à une célébration religieuse. Leur attention est intense.

Malgré sa taille immense de l’auditorium, l’acoustique est excellente. Chacun s’efforce d’accueillir la musique avec un respectueux silence. Toutefois, dès la pause après le premier mouvement, la foule est prise d’une frénésie cathartique comme si la grippe porcine s’abattait de nouveau brutalement sur Londres ; au vacarme des tousseurs succède celui des rieurs !

Les concerts commencent généralement à 19h30 et durent deux heures, ce qui permet aux spectateurs de rentrer en banlieue.  La première partie associe des œuvres de compositeurs classiques et contemporains, la seconde, après l’entracte, est consacrée à une œuvre majeure d’un compositeur renommé. Le 2 août, le « Prom 22 » présentait le London Symphonic Orchestra sous la direction de Jonathan Nott, avec le pianiste Laurent Aimard.  En première partie furent joués un concerto de Mozart, un morceau de piano du compositeur György Ligeti (1923 – 2006), repris par Stanley Kubrick dans Wide Eyes Shut, et un concerto de George Benjamin (né en 1960). Deux symphonies de Ravel constituaient la seconde partie.

Le public est de connaisseurs. L’émotion est palpable et c’est une ovation qui salue les musiciens.

Photo BBC : un BBC Prom.

Musique malienne au Barbican

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Le Mali était à l’honneur hier soir dans l’immense auditorium du Barbican à Londres.

La star du concert était le groupe Bassekou Kouyate & Ngoni Ba qui suscita l’enthousiasme par son rythme époustouflant, par la qualité et l’étrangeté du son des calebasses et des ngonis (instrument à cordes à caisse étroite) et surtout par la joie des musiciens sur scène. Leur musique est profondément enracinée dans la tradition griotte. Elle résulte aussi d’un effort pour rendre cette tradition intelligible par des auditeurs du monde « globalisé ». « Il n’existait pas de théorie musicale de base du ngoni, et les vieux griots avaient leur propre façon de se référer aux notes, dit Bassekou Kouyate. J’ai travaillé à mettre en place un cadre de sorte que les notes sont maintenant reliées aux gammes occidentales et il est possible à des personnes hors de notre monde musical d’apprendre à jouer le ngoni ».

C’est ce même travail interculturel qui m’a fasciné dans le récital de Ballaké Sissoko à la kora, (instrument à cordes de la taille d’un homme avec à sa base une caisse sphérique) et Vincent Ségal au violoncelle. J’avais acheté et aimé leur disque, « Chamber music ». Les deux hommes son assis côte à côte, Ballaké dans un boubou d’un blanc éclatant, Vincent dans un classique costume – cravate gris.

Ballaké Sissoko est issu d’une famille de griots mandingues. La conversation musicale entre les deux artistes est d’une grande délicatesse. Un thème développé par Ballaké à la kora est interprété par Vincent au violoncelle avec une couleur différente, mais fidèle jusque dans les nuances. Leur musique invite au recueillement, à la méditation de ce qui nous distingue et de cette mélodie universelle qui nous réunit.

Illustration : pochette du disque « Chamber Music ».