Musique contemporaine

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Kings Place, un centre culturel proche de la gare Kings Cross à Londres, consacre à la musique contemporaine une série de concerts intitulée « Out Hear » (entendre hors d’ici). Le 1er mars, le concert était donné par le Grup Instrumental de València.

« Out Hear » nous invite à « briser notre mur du son » en nous embarquant pour un voyage excitant d’aventures sonores dans les mondes de la musique contemporaine / expérimentale, la gymnastique vocale, l’improvisation, le spectacle d’avant-garde et multimédia. Cette série de concerts est organisée par Kings Place, qui est à la fois le siège londonien du quotidien The Guardian, un centre de conférences et un pôle d’art contemporain.

Dirigé par Joan Cerveró, l’ensemble instrumental de Valence (http://www.grupinstrumental.com) associe des instruments classiques, de la musique électronique et une chanteuse de Flamenco. Il joue des œuvres composées pour la plupart par de jeunes musiciens espagnols entre 1978 et 2007. Pour l’auditeur novice que je suis, elles sont dérangeantes. En apparence, l’orchestre se présente de manière tout à fait classique, avec un chef donnant le tempo, un violon, un violoncelle, une trompette, une flûte, des percussions. Mais les sons qui sortent des instruments ne répondent pas aux critères habituels : la violoncelliste utilise la caisse de son instrument comme percussion, le flûtiste fait entendre le râle de sa respiration, le percussionniste gratte la peau de son tambour. Une musique électronique restitue une ambiance sonore proche de celle d’une grande ville, parfois distincte, parfois assourdie.

Dans « pour trois couleurs de l’arc en ciel » de José Antonio Orbs, la musique est associée à des couleurs. Dans Les Sept Vies d’un Chat, de Martín Matalón, elle fournit un contrepoint à un film muet, « le chien andalou », court métrage onirique de Luis Buñuel et Salvador Dali. Dans Raís del Aire de Mauricio Sotelo, elle joue sur l’antagonisme avec un chant traditionnel, le Flamenco d’Isabel La Julve.

Rien n’est improvisé, tout est écrit, même si je peine à imaginer le langage utilisé pour transcrire de la pure recherche acoustique. Peu à peu, nous entrons dans le jeu et constatons que ces musiciens audacieux nous ont aidés, vraiment, à dépasser nos préjugés confortables, à briser notre mur du son.

(Photo Kings Place)

Le Flamenco de Rafaela Carrasco

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Dans le cadre du Festival de Flamenco de Londres, la compagnie Rafaela Carrasco vient de présenter son spectacle « Vamos a tiroteo ».

Le spectacle est construit à partir d’une chanson Flamenco de 1931, « vamos a tiroteo », allons à la chasse aux palombes. C’est pourtant une interprétation résolument moderne de la tradition du Flamenco que nous propose Rafaela Carrasco. Aux traditionnelles guitares s’ajoutent un violoncelle et un piano. Il y a des innovations grinçantes, comme la Sévillane dansée par des hommes vêtus des robes traditionnellement portées par les danseuses, alors que Rafaela elle-même revêt souvent un pantalon.

Les éclairages jouent un rôle important dans le spectacle. Les danseurs glissent d’un spot de projecteur à l’autre, et l’intervalle d’ombre est à l’image du silence que Rafaela nous propose d’écouter. « Les gens ne sont pas habitués au silence du Flamenco, seulement à beaucoup de bruit. Dans le Flamenco, nous sommes habitués à beaucoup de son, beaucoup de percussion, beaucoup de cris. Et j’avais très envie de chercher le silence, de chercher le son d’une main, le son d’une tête ou d’un regard dans le silence, et même de rendre les gens un peu nerveux » (interview à flamenco-world, 17 juin 2004).

(Photo Rafaela Carrasco, wwew.rafaelacarrasco.com)

Transatlantic Sessions

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 La chaine culturelle anglaise BBC 4 présente « Transtlantic Sessions », une émission d’une demi-heure consacrée à la musique folk écossaise, irlandaise et américaine qui suscite l’enthousiasme.

Il est possible d’écouter la dernière « Transatlantic Session » sur http://bbc.co.uk/programmes/b00gtlnv. Le principe est que des musiciens se retrouvent pendant trois jours dans une vieille maison au cœur de l’Ecosse avec une équipe de télévision. Il y a un groupe permanent et des chanteurs ou instrumentistes folk d’Ecosse, d’Irlande ou d’Amérique invités. La salle dans laquelle ils jouent est haute de plafond, mais suffisamment petite pour que musiciens et chanteurs soient tout proches les uns des autres. Une grande variété d’instruments est utilisée du violon à l’accordéon, de la guitare à la cornemuse et du piano à la harpe celtique. Le réalisateur parvient à rendre palpable l’intimité du lieu et la jouissance des musiciens s’émulant les uns les autres dans la recherche de la perfection. C’est un pur délice.