Maubuisson côté Atlantique

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La plage est, aux côtés de la forêt de pins et du lac, le principal attrait de la station de Maubuisson, sur la commune de Carcans, en Gironde.

Sur deux cents kilomètres, de Soulac à Hossegor, la côte atlantique est une immense plage de sable fin adossée à une dune, a peine trouée par l’estuaire du Bassin d’Arcachon. De loin en loin, des agglomérations se sont formées. Carcans Plage, à 6 kilomètres de vélo de Maubuisson, est l’une d’elles. Il y a là des parkings, plusieurs boutiques de plage, quelques bars qui proposent des sandwiches et des glaces et le Restaurant Chez Heidi célèbre pour son cochon grillé. Des accès à la mer ont été aménagés pour franchir la dune sans l’endommager.

Toute l’année, des surfeurs expérimentés pratiquent à Carcans Plage, et pendant les vacances scolaires des écoles forment les débutants. En juillet et août par beau temps, des milliers de personnes se retrouvent sur le sable. Un dispositif de surveillance est en place. L’océan est généralement dangereux, avec des trous d’eau appelés ici « baïnes », traversés par de forts courants latéraux. Plusieurs sauveteurs sont juchés sur une chaise à quelques mètres du sol, d’autres sont positionnés sur des véhicules mobiles, d’autres encore sifflent les imprudents, prêts à intervenir.

Le bain dans les vagues est un moment de bonheur voluptueux. L’océan procure apesanteur, exaltation, force, respiration. Un papa à genoux dans les vagues laisse éclabousser son bébé émerveillé. Une jeune fille glisse sous les vagues et sourit. Des dizaines de jeunes cherchent la bonne vague et se laissent entraîner sur leur body-board jusqu’au rivage environnés d’écume. Des gens de tous âges laissent claquer les vagues sur leur corps, ou s’immergent pour réapparaître dans l’écume.

La plage est un festival de couleurs. Entre la bande beige du sable et le pâle azur du ciel, l’océan brille de la réflexion du soleil sur les vagues crénelées d’écume. Les parasols, les maillots de bain, les serviettes sur le sol, les cerfs-volants offrent un patchwork de teintes étincelantes. Allongées, de jolies filles exposent leurs corps magnifiques.

Le sens dominant du vent est le nord-ouest. On respire à pleins poumons un air chargé d’iode, d’algues marines et de grands espaces.

Photo « transhumances »

Maubuisson à bicyclette

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Plus encore qu’un moyen de locomotion, la bicyclette est l’un des plaisirs des vacances à Maubuisson. Les textes ci-dessous ont été écrits au fil de promenades cyclistes ces dernières années.

Joie de pédaler par une belle après-midi fraîche et ensoleillée sur la piste de Lacanau qui sent bon le pin et la bruyère. Plaisir de rouler vite et sans fatigue excessive, de sentir son corps respirer à son rythme, de s’immerger dans l’Océan et se sécher sur le sable chaud. Emotion à croiser un couple à bicyclette. Il pédale, elle est assise sur le guidon face à la piste, son cou appuyé sur son épaule, joue contre joue.

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Sur la piste cyclable étroite de Lacanau à Carcans Océan, je me range pour laisser passer une famille. La mère de famille s’adresse à l’enfant d’une douzaine d’années qui ouvre la marche : « Antoine, dit merci au monsieur ! ». Derrière elle, un garçon plus jeune lui demande : « maman, pourquoi as-tu demandé à Antoine de dire merci ? » « Parce que le monsieur s’est rangé pour nous laisser passer ». Arrivé à ma hauteur, le petit garçon s’exclame triomphant : « merci Antoine ! ».

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Je roule à bicyclette sur la piste souvent défoncée de Bombannes à La Gracieuse, mettant pied à terre lorsque je ne peux éviter les trous. Il fait chaud, mais les ombrages et, par moment, un souffle d’air marin, rendent la promenade agréable.

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Après avoir dépassé les phares d’Hourtin, je me dirige vers l’Océan par la piste étroite qui débouche sur le pare-feu du Gemme. Les cigales font un bruit assourdissant. À mesure que j’approche de la dune, les effluves de pin le cèdent à une entêtante odeur de maquis, semblable à celle qui accompagne nos randonnées à La Réunion. La dune a le parfum de mon enfance : petit garçon à Stella-Plage, je m’imaginais conduire une 403 camionnette bâchée sur des routes balisées par les massifs d’oyats.

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J’ai fait réviser ma bicyclette et j’ai l’impression d’avancer facilement sur ma piste favorite, par l’étang de Cousseau, le Carrefour de Marmande et Carcans Plage. Alors que je marque une pause, j’avise une ravissante jeune femme. Elle est noire, a de longues jambes, porte un bermuda brun et un soutien-gorge rose et sa tête est coiffée d’un chapeau de paille à larges bords, rose lui aussi. Elle chevauche une bicyclette rouge. La silhouette élancée de la jeune femme, le contraste du rose sur la peau noire, l’élégance du chapeau dégagent un sentiment d’insolite beauté.

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Je vais à bicyclette me baigner à Hourtin plage, a 22 kilomètres de Maubuisson. Le temps est couvert. L’air est chargé de senteurs d’humus, de pins et d’embruns que le vent doux transporte et dont je me remplis les poumons. Une jeune biche traverse la route lentement, me toise et s’éloigne lorsque je m’arrête pour lui faire face. Près de la plage, je croise un jeune couple. Elle est installée inconfortablement sur le porte-bagages de sa bicyclette, tient une planche de surf de la main droite et s’accroche à sa taille par le bras gauche. Elle respire le bonheur. Je me plonge dans l’océan. Les vagues lavent mon corps couvert de sueur.

Photo « transhumances »

Maubuisson

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 La station de Maubuisson, sur la commune de Carcans en Gironde, est un petit paradis pour les vacanciers.

La station de Maubuisson a été créée dans les années 1970 sur le bord sud du lac de Carcans Hourtin, à 70 km au nord ouest de Bordeaux. Elle appartient géographiquement au Médoc, connu pour les vignobles grimpant sur les collines le long de la Gironde (Margaux, Saint Estèphe…). A l’ouest du vignoble et jusqu’à l’Océan s’étend une immense pinède plantée à partir de la fin du 18ième siècle pour assainir les marais. Le lac, ou plutôt l’étang de Carcans Hourtin est, par sa superficie, le plus grand de France bien que sa profondeur n’excède guère 4 mètres. Il s’est constitué, derrière la dune côtière, par l’accumulation d’eaux de ruissellement. Il communique avec le lac de Lacanau, plus au sud, lui-même relié par canal au Bassin d’Arcachon.

La station est située entre le bourg de Carcans, à l’intérieur des terres, et Carcans Plage, sur l’Océan. Une route relie ces trois points, distants de 10 kilomètres et 6 kilomètres respectivement, mais aussi une piste cyclable. Car Maubuisson est un paradis de la bicyclette. Quatre loueurs offrent leurs services. Il est possible de parcourir des dizaines de kilomètres en forêt sans rencontrer une voiture.

Carcans, une commune de 1.500 habitants, en accueille plus de 40.000 en haute saison. Elle abrite plusieurs campings, particulièrement appréciés par les touristes d’Europe du Nord, Allemands, Hollandais, Britanniques. Mais les espaces sont vastes et on ne souffre jamais du sentiment d’entassement.

La plage de Carcans est le domaine des surfeurs, des amateurs de vagues et des constructeurs de châteaux de sable. Les familles avec jeunes enfants, les véliplanchistes et les as du catamaran font du lac leur lieu de prédilection. Sur la rive ouest du lac, le long de la dune, une base UCPA et des colonies de vacances ont élu domicile.

Maubuisson est presque située sur le 45ième parallèle (et non loin du méridien de Greenwich). C’est un lieu de calme, de grand air et d’équilibre, un parfait lieu de villégiature (www.carcans-maubuisson.com)

Photo « transhumances » : le Pôle de Maubuisson avec le lac en arrière plan.

Embruns

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Notre réunion de famille à Carcans Maubuisson (Gironde) le jour de Pâques nous a donné l’occasion d’une promenade le long des dunes et de la côte à marée basse.

Sur le sable humide, des galets multicolores reflètent le soleil. Des kite-surfers filent parallèlement à la plage et jouent à saute-mouton avec la crête des vagues. Sous le soleil oblique, l’écume teinte vers le jaune et entre ciel bleu et nuages il ne se s’agit que de nuances.

A la faveur des grandes marées, l’océan a grignoté la dune et rejeté une multitude d’objets : filets et cageots de pêcheurs, flacons en plastique, pièces de charpente. Des structures d’un blockhaus allemand affleurent maintenant sur le sable : a-t-il dégringolé la dune, ou la dune a-t-elle reculé ?

Dans cet espace, le cœur se dilate. Nous sommes à la frontière de la terre ferme et de l’immensité liquide, mais le vent du large se joue de cette limite et nous porte des embruns.

(Photo « transhumances »)