Un homme, ça ne pleure pas

« Un homme, ça ne pleure pas », de la toute jeune romancière Faiza Guène (née en 1985) est un livre drôle et émouvant qui évoque avec justesse le destin d’une famille d’immigrés algériens à Nice.

 Mourad Chennoun est le narrateur. Il est né en France de parents algériens. Son père, cordonnier, ne sait ni lire ni écrire mais accroche des stylos à bille à la poche de sa chemise. C’est un homme digne, dont un article de foi est que « un homme, ça ne pleure pas », et un autre que « on ne repart jamais de zéro, même les arabes bien que ce soient eux qui l’aient inventé, le zéro ». Continuer la lecture de « Un homme, ça ne pleure pas »

Saint Jacques… La Mecque

« Saint Jacques… La Mecque », film de Coline Serreau (2005), est une réjouissante comédie sur un thème à la mode : le pèlerinage.

 Clara (Muriel Robin), Pierre (Artus de Penguern) et Claude (Jean-Pierre Darroussin) sont une fratrie on ne peut plus hétérogène. Entre la professeure de lycée laïque murée dans son intransigeance, le cadre supérieur stressé convaincu de sa supériorité et le chômeur professionnel qui vit pour le sexe et l’alcool, c’est peu dire que le courant ne passe pas : ils en viennent facilement aux mains. Pour les réconcilier, leur mère a eu, avant de mourir, une idée diabolique : conditionner l’héritage à la participation, ensemble, au pèlerinage du Puy en Velay à Saint Jacques de Compostelle, sous la conduite d’un guide professionnel, Guy (Pascal Légitimus). Continuer la lecture de « Saint Jacques… La Mecque »

Deux ailes pour voler

Invité par l’Université Bordeaux Montaigne, le professeur Samir Marzouki, de l’Université de Tunis, a prononcé une conférence qui constituait un bel hommage au bilinguisme et à la bi-culturalité.

 Lorsqu’on est au début de l’apprentissage de la langue arabe et que chaque pas est lourd comme un Everest, on reste ébloui par la capacité du professeur Marzouki à s’exprimer aussi bien en arabe, sa langue maternelle, qu’en français : il semble échapper aux lois de la gravité linguistique ! Il parle dans un français soutenu, imparfait du subjonctif inclus et cite de mémoire de longs poèmes en arabe. Continuer la lecture de « Deux ailes pour voler »

Mystérieuse hamza

La hamza (ء) est l’une des lettres de l’alphabet arabe. Mais elle a un statut à part qui la rend mystérieuse et poétique.

 Tout commence par une équivoque. Dans l’alphabet, c’est alif (ا) la première lettre. Mais comme aucun mot ne peut commencer par alif, c’est une autre lettre que l’on trouve d’abord dans le dictionnaire. Et cette lettre s’appelle hamza. Mais comme elle est timide, elle se camoufle dans la forme massive du alif, prenant la forme d’un petit galurin facétieux. Continuer la lecture de « Mystérieuse hamza »