En avril, le lac de Carcans Hourtin inspire la quiétude. Nous laissons les bicyclettes en bordure de la piste, aujourd’hui malheureusement défoncée, qui mène de la base de Bombannes à la pointe de la Gracieuse, sur la rive ouest du lac.
L’étroite bande de sable blanc en bordure de l’eau est exposée au soleil et protégée du vent par la dune et la forêt. Le ciel et la pinède se reflètent à la surface, doucement striée de roseaux. En cette fin d’après-midi, un rayon de soleil nous réchauffe encore.
Dans le Parc National de New Forest, près de Southampton, Exbury Gardens est un superbe lieu d’excursion au printemps.
La traversée du Parc National est, en soi, intéressante. La forêt primitive alterne avec de vastes espaces de lande désolée où des animaux, principalement des chevaux et des poneys, évoluent en liberté.
Lionel de Rothschild acquit en 1929 une propriété de 100 ha à Exbury, en bordure de la rivière Beaulieu au sud du Parc National et y fit planter un jardin somptueux. Au début du printemps, la floraison des rhododendrons, des acacias, des magnolias et des cerisiers donne lieu à une symphonie de couleurs.
Un train à vapeur sur voie étroite circule dans le domaine. Mis en service en 2001, il apporte une étonnante touche kitsch : il transforme la demeure aristocratique en parc d’attraction, il fait circuler dans les frondaisons centenaires un matériel ferroviaire ancien contrefait au vingt et unième siècle.
Si l’archipel de la Guadeloupe offre aux visiteurs des paysages magnifiques, les Saintes constituent certainement le site le plus spectaculaire.
Plusieurs îles volcaniques constituent les Saintes, ainsi dénommées par Christophe Colomb qui y débarqua peu après la Toussaint 1493. Deux îles, Terre de Haut et Terre de Bas, sont habitées. La baie qu’elles forment ensemble est réputée l’une des plus belles au monde. La vue depuis le Fort Napoléon est à couper le souffle.
Les Saintois sont totalement dépendants de ce qu’on nomme ici « le continent », c’est-à-dire Basse Terre. Au débarcadère des catamarans effectuant la liaison avec Trois Rivières, les passagers portent avec eux toutes sortes de marchandises, des écrans de télévision aux couches culottes et aux bouteilles d’eau minérale, qui sont ensuite chargées sur le moyen local de transport : le scooter. L’approvisionnement en eau douce et en électricité est assuré par des conduits sous-marins depuis Basse Terre.
La principale richesse de l’île est le tourisme. Avec ses boutiques de souvenirs, ses galeries d’art, ses yachts mouillant en rade, Terre de Haut a un air de parenté avec les îles grecques. Mais seules quelques centaines de personnes visitent l’île chaque jour et celle-ci conserve des activités de pêche, d’élevage et de cultures vivrières qui garantissent son authenticité.
Parmi les traces laissées par les peuples qui ont occupé la Guadeloupe et plus généralement les îles Caraïbes, les « roches gravées» sont les plus énigmatiques.
Le parc archéologique des Roches Gravées à Trois Rivières, au sud de l’île de Basse Terre, présente de curieux dessins gravés dans des roches volcaniques. On pense qu’ils datent de 300 à 400 après JC. L’interprétation de leurs motifs à forme humaine ou animale ne repose que sur des conjonctures. Pour cette raison, la visite guidée par une animatrice jolie et compétente porte davantage sur la botanique que sur l’art précolombien.
C’est au musée Edgar Clerc, près du Moule, au nord-est de Grande Terre, que l’on trouve des informations sur les peuplements antérieurs à la Conquête. Le musée, ouvert en 1984, occupe un site superbe dans une cocoteraie en bordure de mer. Ce que l’on connait des « indiens » Arawaks et Caraïbes (ce mot a la même origine que « cannibale ») doit davantage aux observations de religieux soucieux de comprendre ce qui était derrière la tête des populations qu’ils étaient chargés de convertir, ne particulier le dominicain Raymond Breton (dictionnaire caraïbe – français, 1665), le jésuite Ignace Pelleprat (1665), le dominicain Jean-Baptiste Labat (1772).
On sait que les populations locales ont été exterminées en quelques décennies, sous l’effet des épidémies, de l’expulsion de leur territoire et de la répression. Les indigènes caraïbes ne survivent en tant que tels que dans une réserve sur l’île de la Dominique, entre Guadeloupe et Martinique.
Le peuplement de la Guadeloupe et des autres îles des Antilles est ancien. On peut dire qu’il est préhistorique, au sens de préexistant à l’écriture. Il reste beaucoup à faire pour connaître les peuples qui ont vécu dans ces îles, leurs migrations et leurs cultures.