Promenade dans la vallée de la Chess

Nous profitons de l’été indien pour randonner dans la campagne du Hertfordshire à partir de Sarratt, à une dizaine de kilomètres de Watford.

 Nous laissons la voiture au parking du pub The Cock Inn, face à l’église de Sarratt. Plusieurs sentiers (footpaths) convergent ici. Nous croiserons des dizaines de randonneurs, dont des groupes de jeunes dont les sacs lourdement chargés nous font penser qu’ils ont campé pendant la nuit. La température estivale nous fait oublier les mois moroses de juillet et août. Nous goûtons quelques mûres tardives et des groseilles sauvages.

 La promenade conseillée par le guide « 50 walks in Hertfordshire » nous fait emprunter des chemins et quelques routes étroites bordées de haies, et nous fait parfois traverser des prés où paissent des chevaux. Sarratt était autrefois une étape pour l’itinérance des moutons vers Londres, leur destination finale. Le village et ses fermes se sont aujourd’hui convertis en hauts lieux de l’équitation.

 La partie la plus jolie du parcours, de Chenies à Sarratt, suit le cours de la rivière Chess. Nous cheminons en compagnie de jeunes qui marchent pour une « Charity » (œuvre de bienfaisance) contre le cancer. Nous passons près d’une cressonnière qui tire avantage de la pureté de l’eau de la Chess après sa traversée des collines crayeuses des Chilterns.

 Nous terminons cette matinée bucolique au Cock Inn en dégustant une pinte de Badger Ale avec un rôti de porc et de mouton.

 

Photos « transhumances » : cressonnière de la rivière Chess et intérieur de The Cock Inn à Sarratt.

Le goupe de Bloomsbury à Charleston Farmhouse

Charleston Farmhouse vue du jardin

Près de Lewes, à une centaine de kilomètres au sud de Londres dans l’East Sussex, Charleston Farmhouse conserve le souvenir de Vanessa Bell, Duncan Grant et du groupe de Bloomsbury.

 Avant de pénétrer dans la maison, on peut s’imprégner de l’ambiance du lieu en flânant dans le jardin, tout petit dans son enclos de murs élevés mais qui offre un exubérance d’espèces végétales, de couleurs et de senteurs.

 On entre dans la maison par petits groupes de huit personnes avec un guide. Les pièces sont toutes petites et ses habitants, pendant soixante ans de vie commune à partir de 1916, ont décoré eux-mêmes les portes, les cloisons, le mobilier jusqu’aux rideaux et aux tissus des fauteuils. C’est un écrin fragile, encore vibrant de l’âme de Vanessa Bell, Duncan Grant, Clive Bell et les innombrables artistes et intellectuels qui y ont séjourné : Virginia Woolf, sœur de Vanessa, et son mari Leopold ; l’économiste John Maynard Keynes ; E.M. Foster ; Lytton Strachey et bien d’autres.

 Le « groupe de Bloomsbury » a une filiation directe avec la fraternité des préraphaélites, née dans le même quartier de Londres : Julia Stephen, mère de Virginia (Woolf) et Vanessa (Bell), servit souvent été de modèle aux préraphaélites et sa tante, la photographe Julia Margaret Cameron, appartenait à la fraternité.

 Le groupe était issu d’amitiés nouées à Cambridge. Ses membres pensaient que rien n’était plus important que les relations personnelles. Ils croyaient que la qualité de ces relations devait primer sur les  conventions sociales. Duncan Grant était homosexuel mais eut une fille, Angelica, avec Vanessa. Vanessa et son mari, le critique d’art Clive Bell, étaient de fait séparés mais partageaient la vie de communauté de Charleston. John Maynard Keynes fit de longs séjours à Charleston bien qu’il eût été pendant quatre ans l’amant de Duncan Grant. Le groupe de Bloomsbury était antimilitariste, passionné de l’art pour l’art, fasciné par les nouveautés venues de France.

 On et frappé par la fécondité artistique et intellectuelle du groupe de Bloomsbury. Je connaissais le keynésianisme. A Charleston House, j’ai aperçu un aspect de la vie de John Maynard Keynes dans un environnement communautaire qui, par bien des aspects, anticipait d’une génération l’esprit de 1968.

 Photo « transhumances »

Coucher de soleil à Brighton

Le soleil se couche sur la jetée de Brighton. L’horizon tout entier s’embrase comme dans l’ultime combat de la lumière contre les ténèbres et le brasier fume de ce combat perdu.

 Dans un moment, la nuit aura pris ses droits. Mais sur la jetée de Brighton s’allumeront les lumières artificielles des bars, des salles de jeux et des attractions foraines.

 Photo « transhumances ».

Fin d’été

Nous avons choisi de rentrer de Maubuisson à Watford en deux jours : nous avons roulé samedi de Maubuisson à Saint Malo, passé la nuit à Saint Malo et pris le ferry « Bretagne » jusqu’à Portsmouth.

 Prendre le soleil sur le pont du bac du Verdon et admirer au loin le phare de Cordouan.

 Gouter des Pineau dans une exploitation proche de Royan et nous faire expliquer par une jeune femme enthousiaste les merveilles d’un cocktail au Cognac et au Schweppes et le délice d’un fromage blanc au Pineau.

 Sur une route balayée par le vent et les averses, dépasser un vieux cabriolet britannique rutilant, avec à son bord deux gentlemen habillés comme des aviateurs des temps héroïques.

 S’imprégner du souvenir de Colbert sur la grand place de Rochefort, dans un bar dont les serveuses arborent le chapeau des demoiselles.

 Déguster des galettes de sarrasin avec des bolées de cidre « Mac Low » dans une crêperie de Saint Malo, et rentrer à l’hôtel du Palais prendre une douche chaude qui nous fera oublier le froid mordant de cette pluvieuse soirée de septembre.

 Dans la file des voitures attendant le contrôle des passeports à l’embarcadère, laisser notre place à un couple de retraités anglais qui parcourt l’Europe en tandem.

 Naviguer par grosse mer et voir s’approcher sous un rayon de soleil l’Ile de Wight et ses grandes falaises de craie blanche.

 Dire au-revoir à l’été, et, bien après les écoliers, se préparer à la « rentrée ».

 Photo « transhumances » : le ferry « Bretagne » dans le port de Saint Malo.