Le London Eye fête ses dix ans

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 Le London Eye, l’immense grande roue installée au bord de la Tamise à Londres, fête ses dix ans.

Le London Eye a été inauguré le 9 mars 2000 pour la célébration du millénium. Haut de 135 mètres, pesant 2.100 tonnes, il a opéré 45.000 révolutions, emporté 36 millions de passagers et servi de site à 433 mariages en dix ans.

La vue qu’il offre de Londres, de Westminster à la City, est magnifique. Prévu initialement pour fonctionner cinq ans, il devrait durer au moins jusqu’en 2025. On peut penser que l’attendra alors le sort de la Tour Eiffel, et qu’il sera très difficile de démonter ce monument qui fait d’ores et déjà partie de l’identité londonienne.

(Photo « transhumances » : le London Eye depuis une cabine)

Ex-voto

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Cet ex-voto de la basilique Notre Dame de la Garde à Marseille rend grâce pour une guérison miraculeuse. Il est clairement construit sur l’opposition du masculin et du féminin. En bas à droite, les hommes discutent et s’affligent. A gauche, les femmes prient et espèrent. En haut à droite, La Vierge, son enfant dans les bras, rayonne et tend une main secourable.

Escapade à Marseille

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Nous venons de passer un week-end à Marseille à l’invitation d’un couple de Marseillais d’adoption. En voici le récit.

Le survol de la baie de Marseille en provenance de Londres et les premiers pas sur le tarmac de l’aéroport Marseille Provence offrent un premier saisissement. On se sent soudain environné de lumière. Mais nous apprendrons aussi, au fil du week-end, que Marseille sait être pluvieuse et grise.

Notre première visite est naturellement pour la « Bonne Mère », Notre Dame de la Garde. Le panorama sur la ville et la baie est stupéfiant. Les murs intérieurs de la basilique, consacrée en 1864, sont couverts d’ex-voto. C’est tout un peuple qui s’exprime ici et remercie pour une grâce reçue, une guérison inespérée, le dénouement miraculeux d’un accident d’avion, d’un naufrage ou d’une chute d’échelle.

Nous arpentons le quartier du Panier, celui où s’implantèrent les colons Phocéens il y a 2600 ans. Nous visitons la « Vieille Charité », un ensemble de trois austères bâtiments construit au 17ième siècle pour enfermer les gueux. Une chapelle ferme la perspective. Son dôme elliptique, réalisé par l’architecte marseillais Pierre Puget, est harmonieux. Cet endroit de réclusion et de désolation a été restauré et est devenu un haut lieu culturel abritant des expositions temporaires.

Nous visitons une boutique de savon de Marseille. On ne le fabrique plus en Provence, mais dans différents pays du monde. La boutique propose des articles colorés avec des formes variées et amusantes. Une autre boutique incontournable est celle des santons. Comme les ex-voto, c’est la vie du peuple marseillais qui s’exprime ici, mais dans une version passéiste et idéalisée. Ce sont les métiers d’autrefois qui sont magnifiés, le facteur, le boulanger, le rémouleur. L’agent de call-centre et le garde de télésurveillance en sont absents. Nous nous rendons à l’Estaque à la tombée de la nuit et si l’obscurité nous empêche de parcourir le chemin des peintres, nous savourons un « chichi frergies » au comptoir d’une guinguette particulièrement fréquentée.

Nous nous rendons à l’une des dernières faïenceries marseillaises, la Faïencerie Figuères (http://www.faiencerie-figueres.com/), spécialisée dans le trompe- l’œil en céramique. Les olives ou les figues produites par leurs fours n’attendent que d’être dévorées… du regard. Nous randonnons sur le sentier littoral des calanques de la Montagne Marseille Veyre. La roche calcaire et la mer réfléchissent la lumière. Nous faisons une pause dans un bar restaurant au bord du rivage. Son approvisionnement se fait par voie de mer. Un groupe de personnes d’une soixantaine d’années se baigne dans une eau à douze degrés.

A Aubagne, nous visitons l’exposition permanente « Le Petit Monde de Pagnol », installée par la mairie en hommage à l’enfant du pays (1895 – 1974). Elle est organisée sur le principe d’une crèche de Noël, dont les santons seraient les héros des films de Pagnol : au premier plan, la partie de cartes, la pétanque, la boulangère ; en arrière, le Château de ma Mère, Manon des Sources. Nous visitons aussi la maison natale de Marcel Pagnol. Je me rends compte qu’il fut formé comme professeur d’anglais, découvrit à Londres le cinéma parlant et traduisit Shakespeare.

A Auriol, nous nous rendons au Moulin à Huile Margier (http://www.domainelamichelle.com/moulin.htm). L’huile d’olive s’achète en vrac de grandes cuves. Comme pour les vins, il y a des millésimes et des saveurs différentes. Notre week-end s’achève au restaurant Bonaparte de Cassis. La falaise surplombant Cassis est illuminée de blanc. Le restaurant se trouve dans une ruelle proche de l’église. La soupe de poisson, le loup grillé à l’huile d’olive, le gâteau tropézien et le vin blanc local « Clos de la Madeleine » sont délicieux.

(Photo : la partie de cartes – « tu me fends le cœur » – Le Petit Monde de Pagnol, Aubagne).

Hampton Court

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 Le château de Hampton Court est étroitement lié à l’histoire d’Henry VIII et de son Chancelier le Cardinal Thomas Wolsey.

J’ai rendu compte dans un précédent article du roman d’Hilary Mantel, Wolf Hall. Une visite à Hampton Court, un superbe château construit dans une boucle de la Tamise en amont de Londres me replonge dans l’atmosphère du livre. Le château actuel comporte une belle partie baroque construite par Christopher Wren, l’architecte de la Cathédrale Saint Paul entre 1689 et 1702. La partie la plus ancienne fut construite par le Cardinal Wolsey et agrandie par Henry VIII.

Mantel évoque un divertissement donné dans la grande salle d’Hampton Court quelques jours après la mort de Wolsey, survenue en novembre 1530. « Le divertissement est celui-ci : une grande silhouette écarlate, couchée, est traînée sur le sol, hurlante, par des acteurs habillés en démons. Il y a quatre démons, un pour chaque membre de l’homme mort. Les démons portent des masques. Ils ont des tridents avec lesquels ils piquent le cardinal, le faisant se convulser et se tordre et supplier  (making him twitch and writhe and beg) ».

(Photo : cheminées du Palais d’Henry VIII à Hampton Court, 3 janvier 2010)