Hampton Court

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 Le château de Hampton Court est étroitement lié à l’histoire d’Henry VIII et de son Chancelier le Cardinal Thomas Wolsey.

J’ai rendu compte dans un précédent article du roman d’Hilary Mantel, Wolf Hall. Une visite à Hampton Court, un superbe château construit dans une boucle de la Tamise en amont de Londres me replonge dans l’atmosphère du livre. Le château actuel comporte une belle partie baroque construite par Christopher Wren, l’architecte de la Cathédrale Saint Paul entre 1689 et 1702. La partie la plus ancienne fut construite par le Cardinal Wolsey et agrandie par Henry VIII.

Mantel évoque un divertissement donné dans la grande salle d’Hampton Court quelques jours après la mort de Wolsey, survenue en novembre 1530. « Le divertissement est celui-ci : une grande silhouette écarlate, couchée, est traînée sur le sol, hurlante, par des acteurs habillés en démons. Il y a quatre démons, un pour chaque membre de l’homme mort. Les démons portent des masques. Ils ont des tridents avec lesquels ils piquent le cardinal, le faisant se convulser et se tordre et supplier  (making him twitch and writhe and beg) ».

(Photo : cheminées du Palais d’Henry VIII à Hampton Court, 3 janvier 2010)

Ville Lumière

Se promener dans Paris la nuit à l’époque de Noël est un éblouissement.

 On ne flâne pas un soir à Paris sans un brin de mauvaise conscience : le luxe de la ville lumière est le côté face d’une monnaie dont le côté pile se nomme chômage, pauvreté et exclusion.

Mais il faut se laisser envahir ne serait-ce qu’un moment par la magie d’une vitrine éclatante de couleurs et de lumière. Il faut se promener rue Saint Honoré et admirer la façade d’Hermès, le jeu des lumières sur les fenêtres et les balcons auxquels sont accrochés des ballons qui diffusent une atmosphère irréelle. Il faut descendre les Champs Elysées à la nuit tombée. C’est féerique. Les arbres sont chargés de guirlandes lumineuses de couleur bleue, dont certaines donnent l’illusion de flocons de neige tombant soudain du ciel. Il faut admirer la colonne Vendôme illuminée, sise au milieu d’une place dont l’éclairage souligne l’équilibre des proportions.

(Photo Brigitte Denecker)

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Chronique Réunionnaise (5)

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Voici la dernière des chroniques inspirées par notre récent voyage à l’Ile de la Réunion.

Case créole

Nous visitons la case créole d’un ami dans le centre de Saint Denis. La construction est complètement en bois, de la varangue aux salles de réception au rez-de-chaussée et aux chambres à l’étage. La cuisine est dans une dépendance, afin d’éviter le risque d’incendie. La maison diffuse un intense sentiment de sérénité. Les boiseries, plancher, plafond, parois et meubles, absorbent totalement les bruits extérieurs. Notre hôte parle de « l’énergie » de sa maison.

Airbus 380

Nous parlons de l’événement de ces dernières semaines : l’atterrissage de l’Airbus A380 à l’aéroport Roland Garros le 11 novembre. La compagnie locale Air Austral a le projet d’affréter deux de ces appareils à partir de 2014 dans une configuration de 800 places et de mettre en place une navette « low-cost » depuis Paris. La continuité territoriale avec la métropole est l’une des toutes premières priorités des Réunionnais et de leurs édiles.

Tram train

Le projet de « tram train » consiste à relier Sainte Marie, dans le nord de l’île, à Saint Paul, dans l’ouest, en desservant l’aéroport, le port et la capitale Saint Denis. En ville, la ligne aura les caractéristiques du tramway. Entre les villes, il circulera comme un train. Chaque rame pourra transporter 250 personnes. Pour Paul Vergès, le président de la région Réunion, le tram train est un investissement « structurant » nécessaire pour le développement de l’île dans les prochaines décennies. Les adversaires du projet critiquent son coût «pharaonique » : 1,6 milliards d’euros, qu’ils estiment sous-évalués. Ils doutent de l’appétit des Réunionnais pour un moyen de transport qui sera plus lent que la voiture individuelle, d’autant plus que l’achèvement cette année de la Route des Tamarins a desserré l’étau des embouteillages. La décision de lancer le projet vient d’être différée de six mois dans l’attente de financements.

Chronique réunionnaise (4)

Café pointu de Bourbon

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A Saint Louis, La Maison Rouge est consacrée à la promotion du café endogène de l’Ile de la Réunion, le « café pointu de Bourbon ». Une salle d’exposition y accueille des pièces du musée d’arts décoratifs de l’île.

A Saint Louis, nous visitons la Maison Rouge, un centre consacré à la promotion du café pointu de Bourbon et qui abrite des expositions temporaires du Musée d’Arts Décoratifs de l’Océan Indien (Madoi). Nous visitons la plantation de café, installée en 2003. Le guide nous explique que le café indigène de l’Ile de la Réunion, dit café pointu en raison de la forme de ses grains, constituait la principale culture d’exportation au dix-huitième siècle, avant de disparaître complètement un siècle plus tard à la suite de cyclones et de maladies. Quelques plants ont été découverts par un agronome japonais. La Région a décidé de relancer ce café, et Maison Rouge est à la fois un laboratoire de recherche et une vitrine.  Nous sommes invités a une dégustation : c’est un café fort en goût, un peu amer, qui peut se faire une place dans les cafés haut de gamme. Il y a toutefois un long chemin a parcourir : la récolte sera très faible cette année en raison des pluies. Une menace plus grande encore est commerciale : nous avons acheté dans une grande surface un produit étiqueté « café pointu de Bourbon » qui ne contient que 1.6% de café indigène…

Nous sommes invités à un atelier olfactif. Il s’agit de reconnaître à l’aveugle des parfums de café, citronnelle, jasmin, tabac. Je me rends bien vite compte de la pauvreté de mon vocabulaire olfactif. Ce sens, le plus primordial de tous, est celui que nous développons le moins.

Une salle a été consacrée à une exposition temporaire intitulée « Chroniques Indiennes ». Nous avions déjà visité une exposition du Madoi dans une case créole près du Jardin de l’Etat à Saint Denis, sur le thème « Le Jardin des Lettrés ».  Peu de pièces sont exposées ici mais elles sont bien mises en valeur et commentées. Je suis ému par une statue représentant un ange chrétien, mais dont le corps est sculpté sur le modèle d’une divinité hindoue. Une petite statue de Bon Pasteur de Goa est aussi touchante. A partir d’une fenêtre ajourée du Rajasthan, un programme interactif donne des informations sur l’art de l’arabesque dans le monde musulman, spécialement du temps de la dynastie Moghol.