22 janvier 1995

Le 22 janvier 1995, vingt mille personnes, dont beaucoup venues par train spécial de Paris, participèrent dans la cathédrale d’Évreux et sur son parvis à la dernière messe de l’évêque Jacques Gaillot, déplacé par le Vatican dans un diocèse fictif, Parténia.

Jacques Gaillot est récemment décédé à l’âge de 87 ans. Il avait été évêque d’Évreux pendant 13 ans. Il était devenu une personnalité médiatique, en raison de multiples prises de position diamétralement opposées à celles de l’Église catholique. Son éviction fut présentée comme une sanction pour ne s’être pas assez consacré à son diocèse. Elle s’inscrivait dans une politique systématique de nomination d’évêques conservateurs. Continuer la lecture de « 22 janvier 1995 »

Le pain perdu

Edith Bruck a publié son autobiographie  “il pane perduto” (le pain perdu) en 2021, à l’âge de 90 ans. Elle y raconte sa vie d’enfant juive dans un village hongrois, sa déportation, sa tentative pour vivre en Israël, son choix de l’Italie comme pays d’adoption, et tout au long de ces années, une interrogation lancinante sur ce Dieu que priait sa mère et qui laissa son peuple tomber en enfer.

Bruck, pseudonyme d’Edith Steinschreiber, était le nom de son second mari, épousé puis rapidement divorcé pour éviter le service militaire en Israël. « Je ne supporte pas le dortoir et les ordres. Non, non et non », écrit-elle. Et encore : « Je ne vais bien nulle part, mais je n’obéis à personne. » Continuer la lecture de « Le pain perdu »

Citrons amers de Chypre

Dans « Citrons amers de Chypre » (Bitter lemons of Cyprus), Lawrence Durrell (1912 – 1990) fait le récit de son séjour à Chypre de 1953 à 1956.

La première partie du livre raconte son arrivée dans l’île et sa recherche d’une maison où il pourra vivre une vie qui en vaille la peine. Il la trouve, grâce à un agent immobilier turc qui devient son ami, Sabri. Continuer la lecture de « Citrons amers de Chypre »

Jadis et Daguerre

Dans « Jadis et Daguerre », le photographe Erwin Blumenfeld (1896 – 1969) raconte sa vie d’enfant Juif à Berlin, sa première guerre mondiale en France, ses premiers succès aux États-Unis, ses tribulations comme étranger indésirable dans les camps de concentration français en 1940 – 1941 et son installation définitive dans le nouveau monde.

 Blumenfeld avait écrit cette autobiographie dans sa langue natale, l’allemand, mais avait choisi le titre français à partir de celui d’un recueil de Paul Verlaine, « jadis et naguère ». Il avait remplacé le second mot par le nom d’un inventeur de la photographie. Un des chapitres du livre s’intitule « Jadis et la guerre », tant il est vrai que la traversée des deux guerres mondiales a marqué sa destinée. Continuer la lecture de « Jadis et Daguerre »