Le Mars Club

Dans « Le Mars Club » (2018), Rachel Kushner offre un tableau du versant sombre des États-Unis à travers le récit de captivité d’une jeune femme, ancienne strip-teaseuse dans une boîte de San Francisco.

Le récit est écrit à la première personne par Romy Leslie Hall, 29 ans lors de son incarcération. Il convient de saluer le travail de la traductrice, Sylvie Schneiter : le langage est en effet celui du prolétariat californien, bourré de mots argotiques et de références à la culture populaire. Romy est une WPOD, White Punk on Dope, une punk blanche accroc à la drogue. « On aimait plus la vie que l’avenir », dit-elle. Continuer la lecture de « Le Mars Club »

Au grand lavoir

« Au grand lavoir », roman de Sophie Daull (Éditions Philippe Rey, 2018) parle de la réconciliation d’un meurtrier avec soi-même et de la restauration de la relation avec sa victime.

Ni le meurtrier, ni la victime, n’ont d’identité. Elle est écrivaine. Il est jardinier municipal à Nogent le Rotrou. Il y a trente ans, il a sauvagement violé et assassiné sa mère. Outre ce deuil, elle porte celui de sa fille emportée par un virus faute de soins à l’hôpital. Continuer la lecture de « Au grand lavoir »

Immersion dans une prison de haute sécurité

TF1 a récemment diffusé un remarquable documentaire de Stéphane Goussard : « immersion dans une prison de haute sécurité, Vendin le Vieil ».

Achevé de construire en 2014, le centre pénitentiaire de Vendin le Vieil, dans le Pas-de-Calais, compte 22 000 m² et 400 caméras. L’ouverture de toutes les portes est commandée à distance. La maison centrale, l’un des quartiers du centre pénitentiaire, accueille les détenus considérés comme les plus dangereux de France. Continuer la lecture de « Immersion dans une prison de haute sécurité »

Laissez-nous la nuit

Dans « laissez-nous la nuit » (Grasset, 2020, 617 pages), son premier roman, la jeune journaliste Pauline Clavière raconte l’expérience carcérale d’un homme que rien ne destinait à la prison.

Max Nedelec, 56 ans, est gardé à vue, puis incarcéré. Plusieurs années auparavant, il a été condamné à la prison avec sursis pour des irrégularités commises pour sauver de la faillite l’imprimerie dont il avait hérité de son père. On lui reproche maintenant de ne pas avoir payé alors l’amende dont il devait s’acquitter. Son sursis est révoqué. Max est persuadé d’avoir payé, mais incarcéré, il n’a aucun moyen de remettre lui-même la main sur la preuve. Continuer la lecture de « Laissez-nous la nuit »