Guantanamo

Dans le quotidien El País du 5 juillet, Yolanda Monge raconte la visite de cinq jours qu’elle effectuée au centre de détention de Guantanamo.

 Lors de sa première élection, le président Obama avait promis de fermer le centre de détention de Guantanamo ouvert en 2002 par son prédécesseur George Bush dans le cadre de la « lutte contre le terrorisme ». Jusqu’à 600 personnes y ont été détenues. Il en reste actuellement 166, dont seulement six font l’objet d’une procédure judiciaire devant une commission militaire. Les autres restent simplement parce qu’on ne sait pas quoi faire d’elles. Continuer la lecture de « Guantanamo »

Une vision sécuritaire de la prison

Dans le journal électronique Atlantico du 23 avril, Xavier Bebin a livré des bonnes feuilles de son livre « Quand la justice crée l’insécurité ». Secrétaire-général de l’Institut pour la Justice, juriste et criminologue, il plaide pour l’emprisonnement prolongé des délinquants suractifs. Son papier a le mérite d’expliquer clairement une vision sécuritaire de la prison, à l’opposé des conclusions de la récente conférence de consensus sur la prévention de la récidive.

 « Contrairement à une idée reçue, écrit Xavier Bebin, même pour ces profils endurcis que la peine ne dissuade plus, la prison n’est pas inefficace pour autant. C’est même le contraire : l’incarcération de ces profils permet de prévenir de nombreux crimes et délits, y compris les plus graves, homicides, viols et violences graves. Cela pour une raison simple, peu connue du grand public, alors qu’elle est établie par la criminologie depuis les années 1970 : une petite minorité de délinquants est responsable d’une très grande part des crimes et délits (…) Continuer la lecture de « Une vision sécuritaire de la prison »

Le temps mou

Depuis deux mois, je visite chaque semaine en prison des détenus, qu’ils soient prévenus ou condamnés. Je fais l’expérience d’une nouvelle qualité du temps : le temps mou.

 Le visiteur de prison n’est pas contraint par des jours ou des horaires de parloir. Comme les avocats, il peut venir en prison le matin ou l’après-midi aux moments qui lui conviennent. Continuer la lecture de « Le temps mou »

La Prison, une nécessité pour la République

Pierre Victor Tournier est directeur de recherches au CNRS et spécialiste de la démographie pénale. Son dernier livre, « la Prison, une nécessité pour la République » (Buchet Chastel 2013) constitue une prise de position contre les abolitionnistes de la prison, un recueil de faits et de chiffres sur la peine de privation de liberté et un plaidoyer pour que soit respecté le droit des prisonniers à la dignité.

 L’auteur est convaincu que la peine d’enfermement est nécessaire à la République. Il règle ses comptes avec les abolitionnistes, ceux qui considèrent que la prison est un traitement dégradant qui sera un jour supprimé comme l’ont été, auparavant, l’esclavage, la torture et la peine de mort. Tournier pense que leur position est intenable : que se passera-t-il « le jour d’après » l’abolition ? Quelles peines de substitution propose-t-on qui concilient la protection effective de la société, la sanction du condamné, les intérêts de la victime et la réinsertion du délinquant ou du criminel ? Les abolitionnistes ne font-ils pas le jeu des courants sécuritaires en renforçant le mythe d’une justice laxiste, plus encline à plaindre les coupables qu’à épauler leurs victimes ? Continuer la lecture de « La Prison, une nécessité pour la République »