Une exposition au musée du Grand Palais a présenté un aspect peu connu de l’œuvre de Paul Cézanne (1839 – 1906) : ses peintures liées à l’Ile de France.
Paul Cézanne est connu pour ses peintures de la Provence, éclatantes de soleil et de couleurs. Mais il a commencé sa carrière à Paris, sous l’égide de son camarade de classe Emile Zola, et est souvent revenu en Ile de France, sur les rives de la Seine, de la Marne et de l’Oise, à la recherche d’une lumière toute en nuances. Il fréquentait assidument les ateliers d’autres peintres, notamment Pissarro, et passait de longues heures dans les salles du Louvre, avide de découvrir la source du génie de ses prédécesseurs. Matisse lui-même achètera au marchand réunionnais Ambroise Vollard un tableau de Cézanne, les Baigneuses, et dira que, lorsqu’effrayé par ses propres découvertes, il doutait de la voie à suivre, cette toile lui redonnait confiance en lui-même.
Cézanne casse les lois de la perspective, ouvrant la voie au cubisme. Il célèbre le corps de la femme d’une manière étrange dans « l’Eternel féminin ou le Veau d’Or », où l’on voit des personnages aussi variés que possible (un peintre, un musicien, un évêque même) faire cercle autour d’une femme nue sur un lit, mais sans la regarder. Il peint sa propre épouse qui pose pour lui immobile pendant des heures, inexpressive, et prétend que le changement d’un détail l’obligerait à repenser totalement l’équilibre des formes et des couleurs.
Dans le Pont de Maincy (1889 -1890), c’est l’harmonie du paysage où les arbres se reflètent doucement dans la rivière qui frappe le spectateur.
Illustration : affiche de l’exposition au Musée du Luxembourg.