Chenilles processionnaires

En mars, il est fréquent de rencontrer sur les pistes cyclables de la forêt médocaine de longues files de chenilles, les chenilles processionnaires du pin.

 A première vue, la colonne de chenilles ne se distingue guère d’une branche de pin. Ce n’est qu’en mettant pied à terre que le cycliste comprend que ce qui a l’apparence d’une branche est en réalité une file de larves qui se meut par l’action conjuguée de ses dizaines de membres. On admire l’ingéniosité du stratagème de dissimulation. On est étonné par l’action collective de ces êtres primitifs qui se choisissent un chef – en réalité une cheftaine – et parviennent à avancer au même rythme, reconstituant la colonne lorsqu’elle est rompue.

 On ne peut que rester stupéfait de la complexité du processus par lequel les papillons pondent des larves, les larves muées en chenilles tissent un nid soyeux, s’assemblent au printemps pour chercher un endroit ensoleillé où elles s’enfouissent dans un trou, tissent leur cocon, se transforment en chrysalide puis, des mois ou des années après, en papillons.

 Chenilles et papillons nous fascinent. Mais la coexistence entre nous autres humains et les chenilles processionnaires du pin n’est pas facile. Les processions ont une fâcheuse tendance à avancer sur le bitume, surface régulière et chaude que les chenilles adorent ; il en résulte pour elles un fort taux de mort par écrasement. Une chenille morte ou stressée émet des poils microscopiques fortement urticants et allergisants. Vivante, c’est une grande consommatrice d’aiguilles de pins et fragilise les arbres.

 Des programmes de lutte contre la chenille processionnaire du pin sont régulièrement engagés. Comme toutes les espèces, chenilles et papillons ont pourtant leur place dans la chaine alimentaire : elles constituent un aliment de choix pour les mésanges et d’autres oiseaux.

Photo « transhumances »

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