Chronique d’étonnement n°10

Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.

 Un seul sujet dans cet article de « transhumances » : la guerre en Ukraine qui me laisse dans un état de sidération, et dont je m’étonne qu’elle ait pu m’étonner.

 Guerre

L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe m’a stupéfait, sidéré, désemparé. Je suis né 4 ans après la fin de la seconde guerre mondiale. Je pensais que les leçons avaient été apprises et que le retour de la barbarie en Europe était exclu.

 Au long des sept décennies écoulées, nous avons exporté les guerres : en Indochine, à Suez, en Algérie, en Irak, en Afghanistan, en Libye, au Mali. La France s’enorgueillit de ses sous-marins nucléaires et de ses Rafale. Mais la guerre, du moins la guerre conventionnelle, c’était pour les autres. Je vis l’agression russe en Ukraine comme un ébranlement de mes certitudes.

 Au fond, ce qui m’étonne le plus, c’est mon étonnement lui-même. Comment n’ai-je pas prêté attention au quadruplement en vingt ans du budget militaire russe ? Pourquoi n’ai-je pas su interpréter l’attaque contre la Géorgie puis l’invasion de la Crimée comme les prémices d’un programme plus vaste, qui pourrait toucher les anciens protectorats de l’URSS en Europe centrale ? Pour quelles raisons n’ai-je pas pris au sérieux les menaces explicites de Poutine sur la nécessaire « dénazification » de l’Ukraine ?

 Je crois plus que tout en la résolution pacifique des conflits par le dialogue. Lorsque l’interlocuteur ne pense qu’en termes de rapports de force et d’assujettissement, lorsqu’il me place en position d’ennemi, le réalisme s’impose brutalement.

 

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