Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.
Dans cet article de transhumances, mon attention a été attiré sur un article du quotidien Le Monde sur Marie, mère de Jésus, à l’occasion de la fête de l’Assomption ; je m’étonne du camouflet infligé par le Garde des Sceaux à l’Administration Pénitentiaire après l’organisation à la prison de Fresnes d’épreuves opposant détenus, surveillants et jeunes du quartier.
Assomption
Dans un article publié par Le Monde à l’occasion de la fête de l’Assomption de la Vierge Marie le 15 août, Rémi Gounelle, professeur d’histoire de l’Antiquité chrétienne, fait le point de ce qu’on peut savoir du personnage historique de la mère de Jésus.
Il écrit notamment qu’il est vraisemblable que les frères de Jésus mentionnés dans les Évangiles aient été ses frères de sang, et non des « cousins » comme le prétend le dogme catholique. Son frère Jacques, en particulier, « semble avoir été le responsable de la communauté de Jérusalem après la mort de Jésus ».
Rétropédalant avec énergie contre la modernité, le Vatican proclama en 1854 que Marie, « Mère de Dieu », avait été exempte du péché originel (Immaculée Conception) ; puis, en 1950, qu’elle n’était pas morte, mais qu’elle avait été transportée au ciel endormie (Assomption).
L’iconographie la représente au pied de la croix, soutien silencieux et indéfectible de son fils. Cela ne suffit-il pas à en faire un personnage formidable ? Qu’apportent les dogmes ?
Karting à la prison de Fresnes
Une vidéo représentant des détenus participant avec des surveillants à une course de karting dans une cour de la prison de Fresnes a fait s’enflammer les réseaux sociaux et rugir la droite extrême. « Nos prisons ne sont pas des colonies de vacances dans lesquelles détenus et gardiens tissent des liens d’amitié » a ainsi déclaré Éric Ciotti. Le thème récurrent des protestations est que l’on offrirait à des malfaisants des vacances auxquelles nombre de gens bien n’ont pas accès.
Le karting était l’une des quatre épreuves de l’opération Kohlantess, qui opposait trois équipes de détenus, de surveillants et de jeunes du quartier : « Questions pour un Mario ; le parcours Kart du combattant ; Plonge avec les stars ; tir à la corde au-dessus du bassin d’eau », détaillait le contrat entre le producteur et la direction du centre pénitentiaire.
L’indignation de la droite extrême n’a rien de surprenant. En revanche, la réaction du Garde des Sceaux sur Twitter est étonnante : « Après les images choquantes de la prison de Fresnes, j’ai immédiatement ordonné une enquête pour que toute la lumière soit faite. La lutte contre la récidive passe par la réinsertion, mais certainement pas par le karting ! »
Le ministre a ainsi infligé un camouflet à son administration, qui avait approuvé l’opération Kohlantess. Celle-ci s’inscrivait dans une dynamique « d’engagement fraternel », comme le soulignait le directeur de la prison. On peut s’interroger sur l’opportunité d’une lourde opération de communication alors que la prison de Fresnes est marquée par le surpeuplement et la dégradation. Mais hurler avec les loups ne va certainement pas dans le sens d’une prison intégrée dans la cité et orientée vers la réinsertion des personnes qu’elle héberge.