Chronique d’étonnement n°27

Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.

 Dans cet article de transhumances, j’évoque deux régions du monde dont la démographie suit des pentes inverses : la bande côtière d’Abidjan à Lagos est en passe de devenir une mégalopole qui façonnera le siècle prochain. Dans un sens opposé, la natalité ne cesse de décroître en Corée du Sud et, avec elle, la population du pays. Dans un tout autre registre, le sourire d’un éboueur, un matin de novembre à Bordeaux, reste enfoui dans ma mémoire.

Mégalopole

Dans un article du quotidien britannique The Guardian du 27 octobre 2022, Howard F. French explique comment la bande côtière d’un millier de kilomètres entre Abidjan et Lagos  façonnera le siècle prochain (Megalopolis, how coastal West Africa wille shape the coming century).

C’est une conurbation qui est en train de se constituer, incluant d’ouest en est Abidjan (Côte d’ivoire), Accra (Ghana), Lomé (Togo), Cotonou (Bénin), Lagos (Nigeria).

Vers 2010, un demi-siècle après l’indépendance du Nigéria, Lagos comptait environ 11,5 millions d’habitants, soit 40 fois plus qu’en 1960. Dans 10 ans, Abidjan compterait 8,3 millions d’habitants, et la bande côtière 51 millions.

Faire de cette richesse démographique un moteur de développement ne sera toutefois pas facile : les élites au pouvoir ont une vision de court terme, quand elles ne sont pas purement prédatrices ; la fragmentation entre cinq états, trois francophones et deux anglophones, complique la conception et la réalisation de plans d’ensemble.

Quelles que soient les difficultés, il faudra compter dans les prochaines décennies avec la bande côtière d’Afrique de l’Ouest.

 

Natalité en berne en Corée du Sud

Dans un article du Monde (10 novembre 2022), Philippe Mesmer indique qu’en 2021, le nombre d’habitants du sud de la péninsule coréenne a reculé de 91 000, pour s’établir à 51,74 millions.

Le taux de fécondité s’établit à 0,81 enfant par femme. Une enquête de l’Institut du développement de la Corée révélait qu’en 2020, 52,4 % des jeunes dans la vingtaine préféraient vivre en couple sans enfant, contre 29,1 % en 2015. « Les raisons invoquées étaient la volonté de « profiter de la vie avec son conjoint » et de « s’enrichir financièrement ». Pour eux, la Corée du Sud est aussi « une société dans laquelle un enfant ne peut pas grandir heureux ».

 Le gouvernement coréen tente d’inverser la tendance, en particulier par des allocations familiales. Pour le moment il n’y parvient pas. Accéder à un logement suffisamment vaste, payer la scolarité et les cours du soir, se charger équitablement des tâches ménagères, mieux équilibrer travail et vie personnelle représentent des obstacles dissuasifs pour beaucoup de jeunes couples.

 

Sourire

Nous attendons à la porte de notre immeuble l’arrivée de notre taxi. Un camion de poubelles opère dans la rue.

L’un des éboueurs nous regarde et nous gratifie d’un large sourire. Bon voyage !

Merci, répondons-nous, bonne journée !

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