Chronique d’étonnement n°45

Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.

Dans cet article de transhumances, J’ai été étonné comme beaucoup par la déclaration du chef de la police nationale exonérant les policiers de la détention préventive ; j’ai admiré la foulée d’une jeune athlète se détachant parmi les joggers ; l’ouvrage de la revue 6 MOIS sur le Liban m’a fait prendre conscience du caractère irremplaçable du livre imprimé.

Détention préventive

« Avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison », a estimé Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale. On aurait aimé qu’il corrige : « avant un éventuel procès, nul n’a sa place en prison ».

Au premier juillet, il y avait en France 20 189 « prévenus », c’est-à-dire des personnes détenues en attente de jugement : plus du quart des prisonniers.

Les « prévenus » sont présumés innocents. Ils sont pourtant entassés dans les maisons d’arrêt, alors que la surpopulation rend les conditions parfois insoutenables. Leur détention provisoire devrait être l’exception, pas la règle.

 

Gazelle

Sur la piste cyclable de Maubuisson à l’océan, on dépasse ou croise de nombreux joggers. Leur pas est pesant, mécanique, tendu vers la distance.

Soudain je croise une jeune femme svelte, athlétique, sprinteuse. Sa foulée est sûre, légère, rapide. Une gazelle.

 

Livre imprimé

La société qui édite les revues XXI et 6 MOIS a été placée en redressement judiciaire. Elle n’a pas résisté à la hausse du prix du papier.

Je lis de plus en plus sur une liseuse numérique. Achat d’impulsion à la lecture de recensions ; accès facile à des livres en langue étrangère, avec dictionnaire intégré ; lecture aisée, format léger ; possibilité de copier en un clic les passages les plus intéressants ; pas d’encombrement des rayonnages de bibliothèque déjà surchargés.

J’ai pourtant entre les mains un livre qui ne pourrait exister qu’en format imprimé : « Liban, place aux jeunes », publié en juin 2023 par 6 MOIS. Le sous-titre : « un pays raconté par ses photographes ».

Ce livre est un bel objet. Sa  prise en mains dégage le plaisir sensuel du beau papier que l’on feuillette. Les photographies, leur cadrage, leur agencement dans la page. La pertinence du texte. La possibilité d’aller et venir à son gré, d’un reportage sur les prisons (« toutes les peines du monde ») à une biographie en images du poète et chanteur Marcel Khalifé, ou bien du règne d’un parrain de la mafia dans le quartier de Ghobeiry (banlieue de Beyrouth) à la saga de Riad Salamé (« itinéraire d’un banquier pyromane »).

La revue 6 MOIS démontre que le livre imprimé est irremplaçable. Il reste à souhaiter qu’elle survive à la faillite.

 

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