Chronique d’étonnement n°6

Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.

 Dans cet article de « transhumances », je m’étonne que le dixième anniversaire de l’intervention franco-britannique en Libye n’ait pas été commémoré ; je fais part de l’interrogation sur ce qui est juste et injuste par un petit garçon ; je salue l’initiative de communes qui ont pris un arrêté pour autoriser le survol de leur territoire par le Père Noël ; et j’admire l’ingéniosité d’entreprises chinoises qui élèvent des cafards pour le traitement de résidus alimentaires.

Anniversaire

On peut s’étonner que le dixième anniversaire de l’intervention militaire en Libye, de mars à octobre 2011, n’ait fait l’objet cette année d’aucune célébration. Le président Sarkozy l’avait pourtant présentée comme indispensable : « si Kadhafi était entré dans Benghazi, Srebrenica serait passé pour un non-événement ».

Aucune commission d’enquête parlementaire n’a évalué en France les raisons et les conséquences de l’intervention militaire menée à l’initiative de la France et de la Grande-Bretagne interprétant, de manière large, une résolution des Nations-Unies. En revanche, la Commission des Affaires Étrangères de la Chambre des Communes, le parlement britannique, a publié le 14 septembre 2016 un rapport au vitriol, dont voici la synthèse.

« En mars 2011, le Royaume-Uni et la France, avec le soutien des États-Unis, ont conduit la communauté internationale à soutenir une intervention en Libye pour protéger les civils des attaques des forces loyales à Mouammar Kadhafi. Cette politique n’était pas éclairée par des renseignements exacts. En particulier, le Gouvernement n’a pas identifié que la menace qui pesait sur les civils était exagérée et que les rebelles comprenaient un élément islamiste important.

« À l’été 2011, l’intervention limitée pour  protéger les civils avait dérivé vers une politique opportuniste de changement de régime. Cette politique n’était pas étayée par une stratégie visant à soutenir et à façonner la Libye post-Kadhafi. Il en est résulté un effondrement politique et économique, une guerre inter-milices et inter-tribus, des crises humanitaires et migratoires, des violations généralisées des droits de l’homme, la dissémination des armes du régime de Kadhafi dans la région et la croissance de L’État islamique en Afrique du Nord. »

En 2017, le président Emmanuel Macron estima que la démocratie ne s’impose pas de l’extérieur, que la France avait eu raison de ne pas participer à la seconde guerre d’Irak et tort de faire la guerre de cette manière en Libye. En Irak comme en Libye, l’intervention militaire a mis en place « des régimes faillis où prospèrent des groupes terroristes. »

Réflexion faite, l’absence de commémoration n’est pas vraiment étonnante.

 

Justice

J’emmène l’un de mes petits-fils, âgé de 2 ans ½ chez le marchand de journaux. Nous faisons la queue pour payer le quotidien. À portée de mains, des jouets, des bonbons, des sucettes. J’explique au petit garçon que nous ne sommes pas là pour la confiserie et qu’on ne peut pas, chaque fois qu’on franchit la porte d’une boutique, acheter tout le magasin.

En sortant, il me dit : « c’est pas juste, je voulais une sucette ». Qu’a-t-il ressenti comme une injustice ? Pour lui, qu’est-ce que la justice ? Et pour moi ?

 

Père Noël

Le journal Sud-Ouest informe que plusieurs communes, à l’instar de Saint-Genis Laval, près de Lyon, ont pris des arrêtés pour autoriser le survol de leur territoire par le Père Noël, ainsi que la circulation sur les toits.

Il convient de saluer cette initiative, qui prévient les tirs possibles de DCA de la part des personnels municipaux.

 

Résidus

J’ai été étonné par une vidéo de Reuters. Elle présente un reportage réalisé à Jinan, capitale de la province de Shandong, au nord-est de la Chine. Une entreprise, Shandong Qiaolin, élève un milliard de cafards pour traiter, chaque jours, 50 tonnes de résidus alimentaires provenant de restaurants. Les résidus sont dépouillés de leurs emballages et broyés, puis acheminés par des tapis roulants dans l’habitacle, humide, chaud et obscur, des cafards qui s’en font un festin. Les cafards vivent environ 6 mois. Ils sont transformés en une poudre qui entre dans la composition de remèdes de la médecine chinoise et dans l’alimentation animale.

Shandong Qiaolin crée de nouvelles usines, et plusieurs concurrents opèrent sur le territoire chinois.

Le cafard devient le meilleur allié de l’homme.

2 réflexions sur « Chronique d’étonnement n°6 »

  1. Bonne année 2022 Xavier et merci pour tes excellents compte-rendus, prises de position et « étonnements »;

    1. Merci Jean-Laurent. 2022 sera l’année du congrès ANVP. Je sais ce que cela représente d’engagement. C’est un beau défi pour cette année qui commence !

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