ActualitéEtonnementsJusticePolitique14 septembre 20240Chronique d’étonnement n°71

Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.

Dans cet article de transhumances, je m’étonne de la réticence d’un maître nageur sauveteur à descendre de sa chaise de surveillance ; je m’inquiète du retour possible des peines plancher dans le droit pénal ; je décris l’étrange sensation que me procure le regard d’un ou d’une kinésithérapeute ; je me demande en quoi terroriser les populations civiles en Palestine constitue une acte d’antiterrorisme.

Chaise

Un enfant de cinq ans se trouve en difficulté alors que, sans avoir pied, il nage dans le lac, face à la chaise des sauveteurs. Son papa, attentif sur le sable, se jette à l’eau. Une sauveteuse réprimande la grand-mère : « vous vous rendez compte, mon collègue a failli descendre de sa chaise ! »

Le sauvetage n’entrait probablement pas dans la description de poste des sauveteurs.

 

Peines plancher

Édouard Philippe, ancien premier ministre, a annoncé sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Il entend se dresser contre le péril « démocratique », le péril « budgétaire », le péril de « l’immobilisme » et le péril de « l’ordre public et la sécurité ».

Dans le cadre des mesures « massives » qu’il proposera figure l’instauration de peines planchers en matière de récidive. Celles-ci avaient déjà été instituées par la loi du 10 août 2007 renforçant la lutte contre la récidive. Cette mesure avait, constate la Cour des Comptes, contribué à une augmentation de 73% sur 4 ans de la durée des peines d’emprisonnement prononcées et, mécaniquement, un accroissement du nombre de détenus.

La prise de position du futur candidat illustre la passion française pour la prison. On croit fermement que durcir les peines aura un effet dissuasif. On ignore, ou on fait semblant d’ignorer que maintenir des hommes oisifs, dans des conditions d’entassement indignes, constitue une grenade dégoupillée pour l’ordre public et la sécurité.

 

Regard

Depuis mon accident de bicyclette il y a 6 mois, je bénéficie de deux séances de kinésithérapie chaque semaine. Le ou la kinésithérapeute observe avec attention mes muscles, mes articulations, mes mouvements, mon déséquilibre.

J’ai vécu mon enfance sous le regard de mes parents. J’ai été scruté par des examinateurs, des recruteurs, des évaluateurs. Pourquoi le regard de la ou du kinésithérapeute me procure-t-il une étrange sensation ? Il s’agit probablement d’un choc de temporalités : le temps long d’un corps vieilli et blessé, l’urgence de mettre en place, ici et maintenant, des exercices adaptés.

 

Terreur

Un article du quotidien Sud-Ouest du 1er septembre est intitulé « en Cisjordanie occupée, des habitants « terrorisés » ». Il était sous-titré « à Jénine, territoire palestinien séparé de Gaza, le bruit des combats résonnait hier dans les rues désertées où seuls circulaient des blindés israéliens. »

Un intertitre indiquait : opération « antiterroriste ».

Terroriser une population civile, est-ce lutter contre le terrorisme ?

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