Chronique d’étonnement n°78

Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.

Dans cet article de transhumances, je m’étonne que tant de morts restent absents des registres officiels après le cyclone Chido qui a ravagé Mayotte. Je remarque que des fondamentalistes justifient par la Bible les massacres en cours à Gaza. Je suis admiratif de la stratégie déployée par un jeune détenu pour ne pas subir la prison.

Chido

Dix jours après que le cyclone Chido a frappé l’île de Mayotte, le bilan des morts restait fixé à 35, mais les autorités pensaient que le bilan s’établirait à des centaines, voire des milliers de victimes.

Où sont passés les morts ?

L’effondrement de la quasi-totalité des baraques en tôle a certainement tué ou blessé de nombreuses personnes. Mais les habitants des bidonvilles ont une hantise : être expulsés après avoir été soignés, comme l’a annoncé un ministre en déplacement sur l’île. Ils ne veulent surtout pas être en contact avec des représentants de l’État, gendarmes, pompiers, secouristes.

Le tout-répressif appliqué contre les quelque 100 000 habitants en situation irrégulière rend la gestion de crise impossible.

Josué

Dans une interview, Thomas Römer, Professeur au Collège de France, évoque l’un des livres de l’Ancien Testament, le Livre de Josué. « C’est un livre dont on dit souvent qu’il raconte le premier génocide de l’humanité, avec l’extermination de tous les Cananéens. Donc ça m’intéresse de travailler sur ce texte qui a toujours été utilisé à tort et à travers. Il est par exemple invoqué aujourd’hui par certains milieux de colons fanatiques, mais aussi par des fondamentalistes américains pour dire : « Les Palestiniens d’aujourd’hui sont les Cananéens d’hier. » »

La prison et ma tête

« Je ne laisserai pas la prison s’occuper de ma tête », me dit un jeune détenu que je visite chaque semaine. Sa stratégie : maintenir la cellule qu’il partage impeccablement propre et décorée ; organiser son temps (sport en cellule ou en promenade du lundi au jeudi, visiteur et cultes du vendredi au dimanche) ; s’obliger à rester courtois avec les surveillants, même lorsqu’ils s’opposent à ses demandes.

La plupart des détenus subissent leur sort. Il entend garder du contrôle sur son existence.

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