Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.
Dans cet article de transhumances, je fais le point du parcours de ce blog, lancé il y a 15 ans et qui vient de dépasser le cap des 3 000 articles publiés ; et je m’étonne de l’acharnement à rogner le droit du sol à Mayotte, alors que la loi votée sur le même sujet il y a sept ans n’a pas empêché la migration de Comoriens.
3 000 articles de « Transhumances »
Le blog « Transhumances » vient de passer le cap de 3 000 articles publiés. Il a été lancé le 5 septembre 2009 par un article inaugural. « Depuis plusieurs années j’écris la chronique de rencontres, de réactions à l’actualité, de lectures et de voyages. C’est pour moi une manière de donner plus d’intensité au temps qui passe. Alors que je viens de fêter mes soixante ans, je franchis une nouvelle étape avec l’ouverture de ce blog : c’est le moment de partager et, grâce à la technologie mise à disposition par Le Monde, solliciter des commentaires.
« Pour l’essentiel, je posterai sur le blog des notes de lecture, mais aussi des récits de voyage et des réflexions sur l’actualité. Le blog s’appelle transhumances, un mot chargé de mouvement, de transition, d’humus, d’air pur. »
452 livres ont fait l’objet d’une recension, 167 voyages d’un récit et 151 films d’une critique. Le thème de la justice, et singulièrement, celui de la prison, est très présent, avec 320 articles publiés. « Transhumances » a marqué un vif intérêt pour le monde arabe (118 articles) et pour l’Île de La Réunion (66 articles).
Initialement hébergé par le journal Le Monde, le blog a migré en 2013 sur un site propre, xavierdenecker.fr. Sa diffusion reste modeste : environ 800 pages sont consultées chaque mois, par quelques dizaines de lecteurs fidèles et, selon les sujets traités, par des francophones dans le monde entier.
Droit du sol à Mayotte
- Dans un article publié par The Conversation France, Jules Gazeaud, chargé de recherche au CNRS, rappelle que « le 6 février, l’Assemblée nationale a voté une proposition de loi des Républicains visant à restreindre le droit du sol à Mayotte. Soutenue par les macronistes et le RN, cette loi exige désormais que les deux parents d’un enfant né à Mayotte résident régulièrement en France depuis trois ans pour que l’enfant obtienne la nationalité française. Initialement, il suffisait qu’un seul parent soit régularisé et résidant depuis trois mois. »
On attendrait des députés qu’ils fondent leurs positions sur des faits et des chiffres, et non sur des préjugés idéologiques. La précédente loi restreignant le droit du sol à Mayotte date de 2018. Quels en ont été les résultats ? Plus de 8 000 nouveau-nés à Mayotte avaient une mère étrangère en 2022, un chiffre en hausse de 14 % par rapport à 2018. Ce n’est donc pas l’opportunité d’acquérir la nationalité française qui motive les immigrants, venus en majorité des Comores. The Conversation relève que le PIB par habitant y est onze fois plus faible qu’à Mayotte, la mortalité maternelle douze fois plus élevée et la mortalité infantile quatre fois supérieure.
La politique répressive a un effet pervers. Elle décourage les immigrants de revenir dans leur île d’origine, par peur de ne pouvoir retourner à Mayotte. « Il est crucial, écrit Jules Gazeaud, d’envisager une voie plus réaliste et mieux adaptée aux dynamiques de l’archipel. Cela passe évidemment par un renforcement des infrastructures sanitaires pour trouver des solutions aux graves problèmes de santé publique auxquels est confrontée la population comorienne. Il serait aussi pertinent de mettre en place un nouveau cadre migratoire qui favorise des déplacements sûrs et encourage les allers-retours, à l’image de ce qui existe ailleurs », en particulier entre Singapour et la Malaisie.