Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.
Dans cet article de transhumances, je m’insurge contre la suppression des activités ludiques en prison ; je m’étonne de l’apparition d’infox sur mon fil Facebook ; je découvre le mot « masculinisme ».
Activités ludiques en prison
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a déclaré le 17 février à des journalistes : « J’ai demandé au directeur de l’administration pénitentiaire (…) qu’une instruction soit donnée à tous les directeurs de tous les centres pénitentiaires, de toutes les prisons, pour que nous nous limitions absolument au soutien scolaire et à la langue française, à l’activité autour du travail et à l’activité sportive à l’intérieur de la prison (…) Il faut « arrêter désormais ces activités dont personne de comprend pourquoi elles existent » et elles sont stoppées à partir de lundi.
Peut-être puis-je, par des exemples, aider le ministre à comprendre pourquoi ces activités « ludiques » existent.
Dans plusieurs établissements, des personnes incarcérées ont participé au « Goncourt des détenus ». Elles ont lu les livres sélectionnés pour le Goncourt, rencontré des auteurs, argumenté leurs préférences.
Dans une maison d’arrêt, le Barreau des avocats a organisé un concours d’éloquence, préparé pendant des semaines avec des détenus volontaires. Ils apprenaient à s’exprimer clairement et efficacement. Cela leur sera utile dans la vie, par exemple dans la recherche d‘un emploi.
Dans le quartier réservé aux mineurs dans une maison d’arrêt, les jeunes se sont initiés au dessin et à la peinture. La violence qu’ils expriment est souvent le reflet du peu de mots dont ils disposent pour exprimer un mal-être. L’accès à un langage visuel non-verbal leur ouvre un horizon inconnu.
Les activités ludiques devraient donc être supprimées. Elles peuvent pourtant servir de tremplin à la réinsertion. Les détenus qui y réussissent peuvent regagner confiance, en eux-mêmes et dans la société. C’est pour cela qu’elles existent. Mais la réinsertion des condamnés, inscrite dans le code pénal, ne semble pas la priorité des démagogues engagés dans une surenchère répressive.
Infox
Depuis quelques semaines, des fausses informations sont apparues sur mon fil Facebook. On m’a ainsi annoncé le décès de Daniel Auteuil et d’Hugues Aufray ainsi que l’abandon de Violette Dorange dans le Vendée Globe.
Comment interpréter ces « fake news » ? S’agissait-il pour leurs instigateurs de mettre en évidence et de fustiger l’abandon par Meta de la vérification de la véracité des informations ? La propagation de fausses nouvelles s’insère-t-elle dans un plan général de déstabilisation de nos démocraties ? Ou bien a-t-on cherché à insérer, dans mon compte utilisateur, une évaluation de mon degré de crédulité ?
Masculinisme
Pour rester dans le monde de Facebook et Meta, Mark Zuckerberg, fondateur et patron de l’entreprise a souligné que « l’énergie masculine est bonne » et regretté que « le monde de l’entreprise soit culturellement émasculé ».
J’ai découvert à cette occasion le mot « masculinisme » comme système de valeurs antagonique au féminisme. Les masculinistes exaltent la loi du plus fort, l’écrasement des faibles, l’usage des armes. Dans les États-Unis trumpistes, ils ont le vent en poupe.