Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.
Dans cet article de transhumances, j’admire la capacité des astronomes à contempler quinze milliards d’années d’histoire cosmique ; je suis heureux qu’un ami réalise son rêve d’enfant, devenir vieux ; et je remercie le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, pour ses tonitruants effets d’annonce qui alimentent, deux fois par mois, les chroniques d’étonnement.
Baudruche cosmique
Dans un article du 19 mars, Le Monde évoque le travail des astronomes qui étudient l’expansion de l’univers. Celui-ci se gonfle comme une baudruche. Ils cherchent à mesurer les distances entre les galaxies les plus lointaines de nous, afin d’évaluer les vitesses et accélérations de la baudruche cosmique.
Le télescope Mayall, en Arizona, prend 5 000 clichés de galaxies en une fois, toutes les vingt minutes, afin de réaliser une carte tridimensionnelle du cosmos et d’en inférer la croissance.
On observerait un ralentissement de l’expansion de l’univers depuis 2,5 milliards d’années. Il serait dû à « l’énergie noire ». Celle-ci, dit un astronome, « cache une dynamique, et donc de la physique inconnue ». Un champ d’investigation impressionnant s’ouvre pour la science.
Devenir vieux
Lorsque j’étais enfant, me dit un ami qui approche les quatre-vingt-dix ans, je rêvais de devenir vieux. Je marcherais à petits pas, appuyé sur une canne, et je parlerais doucement aux vieilles dames et aux enfants sur les bancs du jardin public.
J’ai accompli mon rêve, me dit-il.
Repérer les détenus étrangers expulsables
Le blog « transhumances » devrait remercier le ministre de la Justice Gérald Darmanin pour sa contribution, deux fois par mois, aux chroniques d’étonnement. Cette fois, il s’agit d’une circulaire enjoignant à l’administration pénitentiaire de repérer les détenus étrangers expulsables.
Dans un entretien au Journal du dimanche, il explique que l’expulsion des 19 000 étrangers détenus en France, ou même d’une partie d’entre eux, permettrait de résoudre le problème de la surpopulation carcérale. « Sans avoir à libérer ceux qui ne doivent pas l’être ».
Il manque en France 20 000 places de prison. Ce sont donc tous les détenus étrangers qu’il faudrait expulser pour résoudre le problème de la surpopulation. On y inclurait les prévenus, en attente de jugement, et ceux qui ont été condamnés. On expulserait vers des pays sereins comme l’Afghanistan ou l’Iran. Et dans cette logique, pour grossir les effectifs, pourquoi ne pas déchoir de la nationalité française des fils d’immigrés mal intégrés et délinquants ?
Le ministre lui-même reconnaît que, selon la loi actuelle, sa circulaire ne s’appliquera qu’aux étrangers condamnés à titre définitif, et qu’un travail de fluidification des procédures avec les pays « d’accueil » devra être entrepris. Qu’importe, c’est l’effet d’annonce qui compte. Et l’indication du chemin à parcourir pour « une politique pénale ferme, empreinte de lisibilité et de célérité ». C’est-à-dire plus répressive.