Arte TV a récemment diffusé « Classe tous risques », film de Claude Sautet (1960) d’après le roman de José Giovanni, avec Lino Ventura et Jean-Paul Belmondo dans les rôles principaux.
Abel Davos (Lino Ventura) a fait sa carrière dans le grand banditisme, n’hésitant pas à tuer si des obstacles se présentent devant lui. Acculé par la police à Milan, il tue deux carabiniers et tente de se réfugier en France avec sa femme, leurs deux petits garçons et un complice.
Parvenus une nuit en hors-bord sur une plage de Menton, il se trouve face à face à des douaniers qui font feu, tuent sa femme et son complice et sont eux-mêmes abattus. Abel cherche refuge avec ses deux enfants chez un hôtelier niçois membre de ses réseaux, mais cette situation n’est que temporaire.
Abel fait appel à ses anciens associés criminels de Paris, mais ils ne font pas preuve d’enthousiasme pour l’aider. C’est finalement un jeune sans expérience, Éric Stark (Jean-Paul Belmondo) qui accepte de descendre à Nice à bord d’une ambulance dûment équipée de caches et de mitraillettes pour chercher le fugitif et ses enfants.
Éric ne manque pas d’initiative. Voyant un homme tabasser sa femme au bord de la route, il s’interpose, et propose à la femme de jouer le rôle de figurante infirmière, ce qui s’avère utile à un contrôle de police.
Parvenu à Paris, Abel règle ses comptes avec ses anciens associés, récupère quelques millions de francs et un passeport pour le Nouveau Monde. Mais la séparation d’avec ses fils, placés chez son père, le décès de sa femme et l’arrestation d’Éric Stark pèsent d’un poids trop lourd. Il n’a plus l’énergie de se battre. Bien que se sachant condamné à mort, il s’abandonne à son destin.
« Classe tous risques » vaut pour la personnalité des deux interprètes principaux. Lino Ventura est d’une totale ambigüité, assassin sans remords mais mari et père attentionné. Jean-Paul Belmondo embrasse avec légèreté une carrière de gangster qu’il sait lourd de trahisons et d’échecs.