Cléo de 5 à 7

France 4 Culturebox a diffusé récemment « Cléo de 5 à 7 » réalisé par Agnès Varda en 1962.

Cléo (Corinne Marchand) est anxieuse. Dans deux heures, elle apprendra d’un professeur de la Pitié Salpêtrière si elle est atteinte d’un cancer. Elle consulte une cartomancienne, qui tente de la rassurer de manière si maladroite que Cléo se sent proche de la mort.

Cléo est chanteuse. C’est une très belle femme. Dans la rue, les hommes la regardent. Dans un taxi, ce sont ses chansons que diffuse la radio. Comment tuer le temps avant son rendez-vous avec la vérité ? Accompagnée d’Angèle, sa gouvernante, elle fait du shopping, achète un chapeau, noir.

Elle reçoit son pianiste, Bob (Michel Legrand), pour répéter une nouvelle chanson. Elle n’a pas l’esprit à ça et sort dans les rues de Paris, observe les gens dans l’autobus ou à la terrasse d’un café, saisit des fragments de conversations. Elle rencontre Dorothée (Dorothée Blank), qui pose nue dans un atelier de sculpteurs. Dorothée l’entraîne à la rencontre de son fiancé, projectionniste dans un cinéma qui donne un film burlesque, « les fiancés du pont MacDonald ».

Sa beauté protègera-t-elle Cléo de la maladie qui rôde ? Le film est structuré en séquences de quelques minutes qui la rapprochent de 17h, l’heure de vérité. Elle est maintenant seule, au Parc Montsouris. Un soldat, Antoine (Antoine Bourseiller), la drague. D’ordinaire, elle se déroberait. Elle accepte de lui parler. L’homme est sur le départ : il va rejoindre son unité qui combat en Algérie. Elle aussi se trouve à un point de rupture : devant elle, une bataille, peut-être la fin de sa route. À Antoine, Cléo révèle son vrai prénom : Florence. Lorsque le médecin lui confirme son cancer, elle se sent, curieusement, soulagée.

« Cléo de 5 à 7 » est un grand film, qui montre dans un espace de temps réduit la profonde mutation d’une personne frivole en une lutteuse prête à affronter l’adversité. C’est aussi un hommage à Paris, un Paris daté où circulent des 4CV, des 404 et des Versailles, mais aussi un Paris éternel, de carte postale. Michel Legrand en a composé la musique.

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