Cycliste occasionnel

Sur les pistes cyclables entre Maubuisson et Lacanau apparaît en juillet une nouvelle espèce : le cycliste occasionnel.

 Se sentant pousser des ailes en regardant s’élancer les coureurs du Tour de France, il pousse la porte d’un loueur de vélos et s’élance à son tour.

 On le reconnaît aux tongs qu’il porte aux pieds. Il est généralement tête nue, ou bien porte un chapeau à la Indiana Jones offrant une large prise au vent. Il a fréquemment les épaules nues, offrant sa peau aux attaques perfides des rayons du soleil. Il n’emporte généralement pas de bagage, considérant un litre d’eau comme un poids inopportun.

Lorsqu’une dune se présente à escalader, il est tout feu tout flamme, jette toutes ses forces dans la bataille. À mi-côte, il capitule. Épuisé, il pose pied à terre et le voici en travers de la piste, ignorant les dangers des usagers dévalant à pleine vitesse.

 Le cycliste occasionnel a l’esprit grégaire. Au sommet d’une côte ou à un carrefour, il aime se regrouper avec ses semblables. Ils occupent l’espace, forment ensemble un bouchon et s’étonnent des coups de sonnette d’autres cyclistes occupés à se frayer un passage.

 Bien souvent, ce cycliste reste occasionnel. Le soir, il rend son vélo au loueur et se jure de ne plus recommencer. Il arrive qu’il persiste. Le lendemain, il portera des chaussures fermées, se couvrira les épaules, emmènera avec lui une gourde d’eau.

 Il deviendra un habitué, et protestera contre les maladresses et les incivilités des occasionnels.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *