Jouer aux montagnes russes à bicyclette sur les dunes du littoral médocain fait partie des plaisirs de l’été. Mais les jours d’affluence sur les pistes, cyclistes attention !
Pratiquer la bicyclette entre Lacanau, Carcans et Hourtin est plus sportif qu’on ne le croit. À force d’escalader des dunes de quelques dizaines mètres d’altitude et de les descendre à tombeau ouvert, on accumule en fin de journée quelques centaines de mètres de dénivelé. Une baignade dans l’océan lave la sueur, rafraîchit le corps et récompense l’effort.
« À tombeau ouvert » est naturellement exagéré. On ne meurt pas de chutes à Carcans, mais de noyades. Pourtant, les dangers existent et il n’est pas rare de croiser, sur les pistes, des pompiers soignant et évacuant des blessés.
Dans le sens de la montée, méfions-nous du petit groupe de cyclistes du dimanche. Soudain, l’un d’entre eux défaille et met pied à terre, sa bicyclette généralement en travers de la piste. À ce moment précis surgit une famille qui dévale. Un môme perd le contrôle. Un adulte hurle « à droite ! » Le gamin fait une brusque embardée à gauche.
En descendant, il faut s’attendre à ce que les cyclistes qui grimpent péniblement se mettent en travers de la piste. À l’approche d’un embranchement, la formation d’un bouchon de cyclistes agglutinés est probable : fiers d’avoir accompli une partie de leur programme, cherchant leur direction, ils sont tout surpris de vous voir débouler à 40 km/h. Il faut aussi compter avec les souches de pin qui boursouflent le goudron : un tremplin pour un vol plané en direction du bas-côté.
Lorsque la piste est plate, vous n’êtes pas sortis d’affaire. Vous vous croyez sur une piste cyclable. Mais ce n’est pas ainsi que l’entendent les dizaines de piéton qui cheminent de front sur ce qu’ils perçoivent comme un sentier de randonnée. Si parmi eux se trouve un gosse à trottinette ou un chien sans laisse, l’indésirable rencontre avec votre beau vélo tout neuf a un haut degré de probabilité.
La polyclinique de Lesparre et le CHU de Bordeaux vous accueillent ! À moins que, pénétrés de la conscience des dangers, vous restiez en alerte comme un explorateur dans la jungle. Alors, vous jouirez en toute tranquillité de la joie de pédaler et de transpirer, de humer les senteurs de pin, de croiser une biche ou un lièvre, et peut-être aussi d’être venu en aide, en bon-samaritain, à un cycliste accidenté.