Comme son titre le suggère, « Daaaaaali ! », film de Quentin Dupieux, est un film surréaliste autour de la personnalité du peintre Salvador Dali (1904 – 1989).
Le réalisateur insiste sur le fait que son film n’est pas « sur » Dali. Il ne s’agit pas d’un biopic. C’est un film « avec Dali », l’artiste embarquant le spectateur dans son univers génial d’incongruités et d’invraisemblances.
Judith (Anaïs Demoustier), qui vient d’embrasser la carrière de journaliste après avoir été pharmacienne (boulangère, persistera à dire Dali), nourrit le projet d’interviewer le maître. Mais celui-ci ne cesse de se dérober. Il exige d’être filmé. Flairant la bonne affaire, un producteur (joué par Romain Duris) mobilise des caméras et des équipes.
Naturellement, le tournage vire à la catastrophe. L’artiste rencontre chez un voisin un ecclésiastique habillé en cardinal, le Père Jacques (Éric Heger). Celui-ci lui raconte un rêve où il est question des flammes de l’enfer, d’un âne rétif, d’un cowboy à la gâchette facile. Bien sûr, la personnalité de Judith et son film-interview prennent place dans le rêve. Le passé inclut le présent, le présent n’a plus ni queue ni tête.
Pour incarner un personnage avec tant de facettes, un seul comédien n’aurait pas suffi. Dupieux a donc mobilisé Gilles Lellouche, Edouard Baer, Jonathan Cohen, Pio Marmaï, ainsi que Didier Flamand dans le rôle de Dali sénile s’observant lui-même par la fenêtre.
L’absurdité, le brouillage des repères temporels et spatiaux, sont des traits de marque de Quentin Dupieux. Il les pousse ici jusqu’à l’hyperbole. La bande son de Thomas Bangalter contribue à créer une ambiance hispanique et joyeusement obsessionnelle.
J’ai beaucoup ri à ce film et je me suis laissé séduire par son outrance assumée.