Dalí, l’énigme sans fin

À Bordeaux, le Bassin des Lumières programme jusqu’au 7 janvier 2024 « Dalí, l’énigme sans fin », exposition immersive consacrée au peintre catalan né en 1904 et mort en 1989.

 Le Bassin des Lumières occupe le gigantesque bâtiment de béton construit par la marine allemande pour avitailler et maintenir ses sous-marins pendant la seconde guerre mondiale. Etonnamment, cette architecture mortifère se prête bien à l’art. Pendant longtemps, on y présentait des expositions, et le caractère caverneux du lieu rendait hommage à la lumière des objets présentés.

 Ce sont maintenant des expositions immersives qui ont pour cadre les trois bassins où accostaient les sous-marins. Sur les murs du fond sont projetées des œuvres d’artiste, avec des effets de zoom et de décalage qui donnent au spectateur le sentiment d’une plongée. Les images se reflètent sur l’eau des bassins, ajoutant une touche d’irréalité. Les parois latérales sont elles-mêmes le théâtre d’images et d’ombres. Les volumes permettent à la bande sonore de se déployer.

« Dalí, l’énigme sans fin », retrace les différentes étapes de la carrière du peintre qui fut membre du mouvement surréaliste. Gianfranco Iannuzzi, directeur artistique de cette exposition, écrit que « Dalí était un artiste « expérimentateur » par essence et qui, au-delà de la peinture, affectionnait les mises en scène, les performances. Son œuvre se prête donc particulièrement à ce dispositif. Sa peinture joue sur plusieurs plans, invite à entrer dans un espace imaginaire tridimensionnel particulièrement riche. L’approche immersive prolonge cela et je ne peux m’empêcher de penser que Dalí aurait été séduit par les moyens artistiques que les technologies d’aujourd’hui ont permis. »

 L’exposition se déroule en douze séquences, accompagnées par la musique psychédélique des Pink Floyd, dont en découvre la cohérence avec l’univers visuel de Dalí. Il ne faudrait pas la considérer comme un sous-produit populaire de la peinture du maître. C’est une œuvre d’art en elle-même, qui utilise de manière géniale les technologies numériques.

 En seconde partie de « Dalí, l’énigme sans fin », le Bassin des Lumières diffuse un programme court consacré à un autre artiste catalan : « Gaudí, architecte de l’imaginaire ».

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