France 4 a récemment diffusé « dans ses yeux » (el secreto de sus ojos), film argentin de Juan José Campanella, réalisé en 2009.
Nous sommes dans les années 1990 à Buenos Aires. Benjamín Esposito (Ricardo Darín) vient de prendre sa retraite de juge. Il décide d’écrire un roman sur l’affaire Morales, l’un des dossiers qu’il avait suivis en 1974 avec sa patronne d’alors, la juge Irene Menendez Hastings (Soledad Villamil). En réalité, l’écriture a une fonction thérapeutique : quelque chose s’était alors cassé en lui, et il attend de l’accouchement de ce livre qu’il mette fin au vide de son âme.
Tout commence par le viol et le meurtre d’une jeune femme. Benjamín est touché par le pur amour que lui porte son inconsolable mari, Ricardo Morales (Pablo Rago). La première partie du film est consacrée à l’enquête qui conduira à l’identification et à la condamnation du coupable, Isidoro Gómez (Javier Godino). C’est son regard porté sur la future victime dans des photos de jeunesse qui trahira son secret.
Isabela Perón arrive au pouvoir en 1974, soutenue par les militaires. Le régime a besoin d’hommes sans foi ni loi. Isidoro, qui a montré son zèle à l’égard des « communistes » est sorti de prison. Par vengeance, il tente de faire assassiner Benjamín, mais par erreur c’est son fidèle assistant Pablo Sandoval (Guillermo Francella) qui prend les balles. Benjamín échappe à la mort mais est limogé dans une province reculée. Il doit s’éloigner d’Irene, dont il découvre qu’elle est la femme de sa vie.
Vingt ans plus tard, les militaires ont été chassés du pouvoir. En écrivant son histoire, Benjamín tente de répondre aux questions non résolues de son existence : qu’est devenu Isidoro Gómez, disparu peu après l’assassinat de Pablo ? Est-ce à cause de lui, Benjamín, que Pablo a perdu la vie ? Un amour avec Irene est-il encore possible ?
Le film de Juan José Campanella mêle intrigue policière, évocation d’une période étouffante et histoire sentimentale. Il a été récompensé en 2010 par l’Oscar et le César du meilleur film étranger et par le BAFTA du meilleur film non anglophone.