David Hare, je me sens anxieux

« C’est absurde », dit le scénariste britannique David Hare à Stuart Jeffries, journaliste au Guardian, « mais je me sens anxieux » (The Guardian, 3 septembre 2011).

 « Transhumances » a croisé plusieurs fois David Hare : en juillet 2011, pour son portrait de l’Archevêque de Cantorbéry ; en avril 2010 pour un article intitulé « le livre de Cantiques des Conservateurs » ; et en octobre 2009 pour sa pièce « the power of yes » sur la crise financière.

 David Hare s’est fait une spécialité : transmuter l’actualité en art. Ses pièces ont ainsi pour thèmes la privatisation des chemins de fer, l’invasion de l’Irak ou la faillite de Lehman Brothers. Mais il dit se trouver dans l’embarras : « C’est très dur d’écrire quand il semble que les pays ou les gouvernements ne contrôlent pas leurs propres destinées. Ils semblent livrés aux caprices d’un système qui a échoué de manière catastrophique et qui est tenu pour défectueux par ceux qui l’ont soutenu en première ligne (…) Nous avons une génération de leaders – Merkel, Sarkozy, Obama, Cameron – qui ne semblent pas avoir la moindre idée de ce qu’ils font. La politique n’est plus rien que des gens qui disent des paroles d’espoir avec leurs doigts croisés.

 « Pour moi l’expérience est très semblable à celle de la fin des années soixante dix. Nous nous attendions à ce que la Grande Bretagne sombre dans l’anarchie ou vire à gauche – et la Grande Bretagne vira à droite. Cela me réduisit au silence pendant quatre ans. Je ne savais pas quoi dire. »

 Photo « The Guardian » : David Hare.

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