Djihad, les contrefeux

Arte TV a récemment diffusé un documentaire de Laëtitia Moreau intitulé « Djihad, les contrefeux », consacré aux programmes de « déradicalisation ».

Arte TV présente ainsi la problématique du film de Laëtitia Moreau. « Redoutablement bien construits, les discours des recruteurs djihadistes s’engouffrent dans les failles de notre société : la crise de la famille, les ratés de la politique d’intégration, l’absence de projet collectif. Comment stopper cet engrenage ? Comment aider les parents à comprendre ce qui se passe dans la tête de leurs enfants ? Pour les acteurs de terrain engagés dans cette lutte, il faut combattre sur trois fronts : la prévention des départs, la prise en charge des jeunes qui reviennent et l’émergence de contre-discours religieux. »

La réalisatrice « a été autorisée à filmer le travail sur le terrain d’une cellule de déradicalisation mise en place dans les Bouches-du-Rhône, dans le cadre du plan national de lutte contre la radicalisation. Elle s’est également intéressée au travail de Dounia Bouzar, à qui le gouvernement confia une mission sur la déradicalisation, et de Farid Abdelkrim, humoriste et ancien islamiste qui fait le tour des prisons pour empêcher la radicalisation de certains détenus. »

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Dounia Bouzar rencontre des jeunes

La cellule de déradicalisation installée à la préfecture s’attache à des cas individuels. Autour de la table ont pris place des fonctionnaires qui travaillent sur la base de renseignements (les « fiches S ») et des travailleurs sociaux. Il s’agit d’évaluer la dangerosité de personnes tentées par un départ pour le djihad et de mettre en place des actions visant à les décourager, notamment par l’intermédiaire de leurs familles.

Dounia Bouzar intervient auprès de professionnels (travailleurs sociaux, policiers, etc.) et directement auprès de jeunes tentés par la radicalisation ou ayant fait marche arrière. Elle explique que c’est le cœur qu’il faut toucher, puisque l’argumentation intellectuelle ne peut marcher : le jeune radicalisé est persuadé qu’il détient la vérité. Ce sont donc les attaches sentimentales, en premier lieu avec la famille qu’il faut activer.

Farid Abdelkrim tente de présenter aux jeunes détenus qu’il rencontre un islam patient et miséricordieux, pour lequel la première guerre sainte à mener est contre les pulsions de mort dans son propre cœur. De fait, la racine du mot djihad en arabe (جهد) signifie « effort » et non « guerre ».

La réponse au radicalisme religieux en France est souvent d’abord répressive, policière et judiciaire. Le documentaire montre une expérience de coaching individuel au Danemark. Il demande beaucoup de temps (jusqu’à 10 ans), mais s’avère efficace.

Une jeune femme anciennement embrigadée par les recruteurs islamistes raconte que la fascination qu’exerce leur discours vient de la distorsion du temps qu’il propose : on finit par ne plus craindre la mort, puisque c’est pour Dieu que l’on meurt, et que cette mort sanctifiée ouvre sur l’éternité. On se libère d’une vie confinée et médiocre pour atteindre une existence aux dimensions immenses.

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Coaching personnel au Danemark

Une réflexion sur « Djihad, les contrefeux »

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