En attendant Bojangles

Dans « En attendant Bojangles », adapté du roman d’Olivier Bourdeault, Régis Roinsard met en scène une histoire d’amour jusqu’à la folie.

 Lorsque Georges (Romain Duris) rencontre Camille (Virginie Efira) à une fête sur la Côte d’Azur à laquelle il n’est pas invité, c’est le coup de foudre. Il se présente comme descendant de Dracula et amant de Joséphine Baker. Elle est Camille, mais aussi Antoinette et autant de personnages que son imagination délirante ne cesse d’imaginer.

 Ils se promettent fidélité séance tenante dans une chapelle isolée illuminée de cierges. Georges promet d’accompagner Camille dans toutes ses futures incarnations, toutes.

Le couple a un enfant, Gary (Solan Machado-Granier). Entre les trois se développe un univers à part, où l’on danse sa vie, comme le Mr Bojangles de Nina Simone : il sautait si haut, il sautait si haut, puis il touchait terre avec légèreté. On se vouvoie, comme des personnages de théâtre. On ne lit pas le courrier, qui s’entasse dans l’entrée de l’appartement. On se promène dans la rue avec en laisse une grue, nommée « Mademoiselle Superfétatoire ».

 Peu à peu toutefois, la douce folie de Camille dérive vers une folie pure et dure. Elle éclate de rire, puis hurle son angoisse, et s’efforce de sourire de nouveau. Georges est pris dans un dilemme : faut-il accompagner la femme qu’il aime dans son délire heureux, ou faudrait-il la protéger, elle et Gary ?

 Le couple rêve de château en Espagne. Un sénateur, dit « l’ordure » (Grégory Gadebois), veille sur Camille puis sur la famille qu’elle constitue avec Georges et Gary. Il les sort des griffes des huissiers. Il leur offre un vrai château au bord de la Méditerranée près de Valence. Pourront-ils, comme Bojangles, toucher terre avec légèreté ?

 Dans la chanson de Nina Simone, Mr Bojangles est un ivrogne qui passe plus de temps derrière les barreaux que dans les foires où il danse pour gagner du boire et des pourboires. Camille lui ressemble. Dans la prison de la réalité, elle danse.

 

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