« En fanfare », film d’Emmanuel Courcol, raconte la construction d’une relation fraternelle entre deux hommes que tout sépare, sauf la musique.
Thibaut Desormeaux (Benjamin Lavernhe) est un chef d’orchestre et compositeur mondialement reconnu. Jimmy Lecoq est serveur à la cafétéria du collège de son village, Walincourt, dans les Hauts de France.
Lorsque Thibaut se trouve atteint d’une leucémie dont seul le don de moëlle épinière par un donneur compatible peut le sauver, il découvre qu’il a été adopté et qu’il a un frère de sang : Jimmy.
Jimmy joue du trombone dans la fanfare des mineurs de Walincourt. Lorsque le chef démissionne car il quitte la région, il est pressenti pour le remplacer. Mais il ne s’en sent pas capable. Thibaut, qui lui doit la vie, se propose pour l’aider. Il persuade Jimmy qu’il peut changer de vie, et pourquoi pas, diriger l’école du musique.
Jimmy prend au pied de la lettre les encouragements de Thibaut. Mais un casting à Paris et un festival de fanfares à Hazebrouck tournent au fiasco. Les deux frères semblent décidément voués à des destins opposés, étincelant pour l’un, misérable pour l’autre… à moins que la santé de Thibaut chancelle de nouveau.
« En fanfare » est un beau film sur l’identité (37 ans de mensonge pour Thibaut, à qui on a caché qu’il avait été adopté) ; sur le fossé entre les classes sociales (dans un contexte où l’usine de Walincourt ferme définitivement ses portes) ; et surtout, sur le pouvoir fédérateur de la musique.
Emmanuel Courcol l’exprime ainsi : le film est « nourri de musique classique et contemporaine, de jazz et de variété . Il confronte aussi des pratiques musicales et des modes de vie très différents. L’idée est d’interroger le pouvoir fédérateur et réparateur de la musique sous toutes ses formes. Si collectivement elle peut cimenter une communauté dans une société qui se fracture économiquement et socialement, elle est aussi le lieu intime du rapprochement de deux frères que tout oppose, et leur patrimoine commun. »