Depuis quelques semaines, je suis plongé dans le deuxième tome de la biographie de Victor Hugo par Jean-Marc Hovasse. Il n’en sortira un article pour « transhumances » que vers la mi-octobre, après plus de 900 pages lues et dégustées… Je ne résiste pas au plaisir de citer ce poème de La Légende des Siècles, à l’opposé du concept de péché originel.
Chair de la femme ! argile idéale ! ô merveille !
O pénétration sublime de l’esprit
Dans le limon que l’Etre ineffable pétrit !
Matière où l’âme brille à travers son suaire !
Boue où l’on voit les doigts du divin statuaire !
Fange auguste appelant le baiser et le cœur,
Si sainte, qu’on ne sait, tant l’amour est vainqueur,
Tant l’âme est vers ce lit mystérieux poussée,
Si cette volupté n’est pas une pensée,
Et qu’on ne peut, à l’heure où les sens sont en feu,
Etreindre la beauté sans croire embrasser Dieu
Illustration : statuette de femme aux bras pliés, Grèce, Cyclades, 2700 – 2400 avant JC. Sainsbury Centre of Visual Arts, Norwich.