Fiers de voter

 

Photo "The Guardian"

Voter à Londres pour l’élection présidentielle française constitue une épreuve. Mais c’est un témoignage vivant du prix que les citoyens attachent à l’exercice de la démocratie.

 Après le fiasco de 2005 – de nombreux électeurs n’avaient pu exercer leur droit de vote à cause d’une organisation insuffisante – un second groupe de bureaux de vote a été installé au nouveau collège bilingue de Kentish Town, en plus du site habituel du Lycée Charles de Gaulle de South Kensington.

 Nous y arrivons vers midi. Une queue s’est déjà formée à l’extérieur de l’établissement. Dans la cour de récréation, un parcours a été aménagé entre des rubans fixés à des chaises de plastique. Il y a là des centaines de personnes qui avancent pas à pas, beaucoup de jeunes parents accompagnés de bébés ou de gamins, des personnes âgées, des personnes d’allure prolétarienne, d’autres plus chic. Des conversations se nouent dans la file, invariablement amorcées par l’averse qui menace et l’inconfort de l’attente, et se poursuivant ensuite par des échanges sur la condition d’expatrié à Londres ou les mérites comparés de l’enseignement dans le système français et anglais.

 Après une heure et demie, le serpent humain débouche finalement au nirvana : les salles où ont été installés les registres, les isoloirs et les urnes. On oublie le temps perdu à piétiner et on se trouve fier d’avoir mérité un droit précieux : celui de choisir son président.

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