« Good Luck Algeria », film de Farid Bentoumi, est une agréable comédie qui exprime des choses justes sur les relations entre les Algériens émigrés en France et ceux restés au pays.
« Good Luck Algeria » chasse sur les mêmes terres imaginaires que « Rasta Rockett » (1993). Un individu français d’origine algérienne prend la place d’un groupe de Jamaïquains, et le ski de fond celui du bobsleigh. Dans les deux cas, il s’agit de profiter de la rareté d’un sport dans un pays pour se qualifier comme le champion de ce sport aux jeux olympiques d’hiver. Dans les deux cas, les héros réussissent leur improbable pari.
Samir, ou Sam pour les amis (Sami Bouajila), est cofondateur avec un ancien médaillé olympique français, Stéphane Duval (Franck Gastambide) d’une PME produisant près de Grenoble des skis de fond de haute qualité. Faute de ventes, l’entreprise est sur le point de faire faillite. Sauf si… Sauf si un athlète olympique « faisant le buzz » participait aux jeux olympiques d’hiver. Et voici Sam décidé à s’engager dans la compétition sous les couleurs algériennes. Le comité olympique algérien se réjouit d’autant plus de ce recrutement qu’il est assorti d’une jolie subvention, dont il conservera la majeure partie.
Sam s’impose un dur entraînement, alors que le dépôt de bilan menace de plus en plus. Son épouse italienne, Bianca (Clara Mastroianni), peine à accepter cette situation.
Lorsque Samir voyage en Algérie pour recevoir des fonds, il retrouve son père, Kader (Bouchakour Chakor Djaltia) au bled. Un conflit éclate avec oncles et cousins sur le sort des plantations d’olivier propriété de Kader : ceux-ci entendent les cultiver, car ils ont besoin de cela pour vivre et qu’ils ne peuvent accepter que des terres demeurent incultes. Samir s’insurge contre l’usurpation dont est victime son père.
Comme Rasta Rockett, « Good Luck Algeria » se conclut par un happy end. Samir devient un héros national en Algérie et Kader abandonne ses terres au village pour vivre en France. C’est une agréable comédie, mais qui rend aussi présent le fossé qui sépare les Algériens résidant des deux côtés de la Méditerranée, mais aussi l’immense affection que savent déployer des familles maghrébines malgré leurs différends.
Sami Bouajila et Bouchakour Chakor Djaltia sont formidables dans leurs rôles de père et de fils.