« Her », film de Spike Jouze, raconte la liaison amoureuse d’un homme déprimé par son divorce et « Samantha », un logiciel intelligent qui s’avère capable de sentiments.
Theodore Twomby (Joaqin Phoenix) est un homme moderne constamment connecté. Une oreillette le met en communication avec un robot qui lit ses mails, organise ses rendez-vous et classe son courrier. Son métier est celui d’écrivain public. Il rédige des lettres d’amour ou de rupture pour les clients de la société où il travaille, une compagnie spécialisée dans le courrier du cœur. Bien que sa profession semble démodée et qu’elle laisse libre cours à la fantaisie poétique de celui qui l’exerce, elle se pratique elle aussi grâce à l’aide d’un robot qui conserve les informations intimes des clients et imite leur écriture manuscrite.
C’est par un robot que Theodore va tenter de tromper sa solitude. Il ne s’agit pas simplement de simuler l’intelligence et l’activité d’une secrétaire dévouée. C’est une véritable compagne qu’il va trouver, dotée d’une voix enjôleuse et sexy, celle de Scarlett Johansonn dans la version originale, d’Audrey Fleurot dans le doublage français.
Cet « operating system » (OS) se donne pour nom Samantha. Il fonctionne grâce au stockage et à l’analyse de millions de comportements humains. Samantha sait plaisanter, compatir aux souffrances d’autrui, et éprouver elle-même de véritables déchirements. Bientôt, Theodore éprouve pour cet être virtuel doté de sensibilité une véritable passion. Il éprouve le besoin de pénétrer Samantha, de l’aimer physiquement, bref de vivre une vraie histoire d’amour.
Mais comment faire l’amour avec un être numérique ? Une tentative de substitution d’une Isabela en chair et en os à la Samantha virtuel tourne au fiasco. Surgit aussi la jalousie : le logiciel connait un grand succès, et ce sont des centaines de liaisons amoureuses que Samantha mène simultanément.
À mesure que s’approfondit sa relation avec Samantha, Theodore appréhende mieux sa propre personnalité, il en vient à comprendre les raisons ont conduit à l’échec son mariage avec Catherine et à lui demander pardon. Lorsque les « OS » se retireront de la vie des hommes, lorsque Samantha aura disparu, Theodore saura-t-il en faire le deuil et avancer confiant dans la vie ?
« Her » a reçu l’Oscar du meilleur scénario. C’est mérité. Ce film est puissamment original et, sur le ton de la comédie dramatique, donne sa réponse à une question éternelle : qu’est-ce que la conscience ?